Le Maroc a maintenu en octobre sa place parmi les principaux acheteurs de diesel et de gazole en provenance de la Fédération de Russie, au moment où Moscou réduisait de 4 % ses expéditions maritimes de carburants raffinés par rapport à septembre, selon les données du groupe LSEG (London Stock Exchange Group) et des sources industrielles.
Les mêmes sources ont indiqué que «les exportations de diesel à travers les ports russes ont atteint environ 2,37 millions de tonnes, en moyenne journalière, sous l’effet conjugué de réparations saisonnières et imprévues dans plusieurs raffineries». Le port baltique de Primorsk, principal terminal d’expédition du carburant à faible teneur en soufre, a vu ses livraisons diminuer de 5,7 % à «0,906 million de tonnes en octobre, par rapport à septembre».
Les observateurs ont précisé que «la Turquie demeurait le premier importateur de diesel et de gazole russes, avec une hausse d’environ 1 % de ses achats, atteignant un million de tonnes sur le mois». Le Maroc, aux côtés de la Tunisie, du Sénégal et de la Libye, s’est affirmé comme l’un des débouchés notables du diesel russe, «dans un contexte de redistribution géographique des flux énergétiques provoquée par les contraintes logistiques et les sanctions occidentales», selon les mêmes interlocuteurs.
Redéploiement vers d’autres marchés et opérations maritimes complexes
L’analyse de LSEG montre que «les expéditions de diesel russe à destination du Brésil ont chuté de 73 % en octobre, pour s’établir à environ 74 000 tonnes». Face à ce repli, «le Brésil a accru ses importations de carburant des États-Unis, de l’Inde et des Émirats arabes unis», tout en demeurant «dépendant des importations pour près d’un cinquième de sa consommation nationale de diesel».
Des négociants cités par LSEG ont par ailleurs observé «une intensification des transferts de navire à navire (STS) près du port chypriote de Limassol, du golfe de Laconie et des zones d’ancrage au large de Port-Saïd», estimant que ces opérations pourraient «répondre à la nécessité de contourner les contraintes liées aux récentes sanctions américaines».
Enfin, selon les relevés de suivi maritime, «plusieurs pétroliers ayant chargé en octobre dans les ports russes environ 100 000 tonnes de diesel n’ont pas encore déclaré de destination finale», illustrant la complexité croissante des itinéraires commerciaux du carburant russe sur les mers du globe.