Selon un rapport récemment publié par le cabinet IndexBox, le marché des pastèques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) connaît une mutation marquée, après plusieurs années de déclin. Malgré une consommation régionale tombée à dix millions de tonnes en 2024, les perspectives de redressement demeurent tangibles, la valeur du marché étant appelée à progresser d’un taux annuel moyen de 1,7 % pour atteindre 5,6 milliards de dollars (environ 56 milliards de dirhams) d’ici 2035.
Reprise progressive de la consommation et recomposition des échanges
Les analystes d’IndexBox notent que «la consommation de pastèques dans la région MENA a reculé pour la cinquième année consécutive, perdant 1,9 % en 2024», tout en rappelant qu’elle avait atteint un sommet de quinze millions de tonnes en 2016. Selon eux, «le marché devrait se redresser légèrement sur la période 2024-2035, avec un volume porté à onze millions de tonnes et une valeur estimée à 5,6 milliards de dollars».
La Turquie, l’Algérie et l’Égypte demeurent les plus grands consommateurs, réunissant «près des deux tiers du volume total». L’Algérie figure en tête avec 2,3 millions de tonnes, suivie de la Turquie (3,2 millions de tonnes) et de l’Égypte (près d’un million de tonnes). En valeur, ces trois marchés concentrent environ 64 % du total régional, avec une prédominance algérienne à 1,6 milliard de dollars (près de 16 milliards de dirhams).
Les experts relèvent par ailleurs que «l’Arabie saoudite, en dépit d’une consommation encore modeste, enregistre la plus forte croissance de la région, avec une progression annuelle moyenne de 7,8 % en valeur».
Le Maroc en tête des exportations régionales par la valeur
La production régionale a légèrement rebondi en 2024 après quatre années de repli, atteignant onze millions de tonnes. La Turquie, l’Algérie et l’Iran assurent «près des deux tiers du total produit». Le rendement moyen s’est établi à 32 tonnes par hectare, un niveau stable par rapport à 2023, tandis que les superficies récoltées sont restées proches de 342 000 hectares.
Sur le front des échanges extérieurs, les exportations de pastèques en provenance du MENA ont bondi de 68 % en 2024 pour atteindre 866 000 tonnes. L’étude souligne que «le Maroc, avec 226 000 tonnes expédiées, occupe la deuxième place derrière l’Iran, mais devance la Turquie par la valeur de ses ventes». En effet, «le Royaume a réalisé des exportations de 217 millions de dollars (près de 2,1 milliards de dirhams), contre 124 millions pour l’Iran et 39 millions pour la Turquie».
IndexBox observe que «le prix à l’exportation marocain, culminant à 962 dollars la tonne, demeure le plus élevé de toute la région». Entre 2013 et 2024, le Maroc a enregistré «un taux de croissance annuel moyen de 30,1 % en valeur, consolidant sa position de principal fournisseur de pastèques à forte valeur ajoutée du MENA».
Du côté des importations, «les Émirats arabes unis se distinguent comme premier acheteur, concentrant 49 % de la valeur totale des importations», suivis du Qatar et de l’Arabie saoudite. Le prix moyen à l’importation dans la région s’est établi à 407 dollars (environ 4 000 dirhams) la tonne, en retrait de 24 % par rapport à 2023.
Selon le cabinet d’analyse, le marché des pastèques du MENA «devrait connaître une reprise mesurée au cours de la prochaine décennie, soutenue par une demande croissante et des prix globalement plus stables».