Le premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi annonce sa démission

Sa décision est une réponse directe à l’appel au changement lancé dans la matinée par le grand ayatollah Ali Al-Sistani, au lendemain d’une des journées les plus sanglantes de la contestation qui dure depuis deux mois.

Le premier ministre irakien a cédé. Après deux mois de contestation violemment réprimée, Adel Abdel Mahdi, un indépendant sans base partisane ni populaire, a annoncé, vendredi 29 novembre, qu’il allait démissionner, comme l’avait réclamé un peu plus tôt le grand ayatollah Ali Al-Sistani, figure tutélaire de la politique en Irak.

Sur la place Tahrir de Bagdad, épicentre de la contestation dans la capitale, les jeunes manifestants ont abandonné les pierres qu’ils jetaient sur les forces de l’ordre pour se mettre à danser à l’annonce de M. Abdel Mahdi.

Peu avant l’annonce de la démission du premier ministre, l’ayatollah Ali Al-Sistani, le plus haut dignitaire chiite du pays, avait appelé le Parlement, dans son sermon du vendredi, à retirer sa confiance au gouvernement. Et ce afin d’éviter le « chaos » et plus de morts.

Vénéré par des millions de chiites dans le monde, l’ayatollah Ali Al-Sistani reste, à 89 ans, la seule autorité du pays à n’être pas encore totalement délégitimée aux yeux des manifestants. Dès la première semaine de la contestation, il avait appelé la classe politique à des réformes. Réagissant à l’annonce des premières victimes de la répression meurtrière, il avait exhorté le gouvernement à respecter la « sainteté » du sang irakien, avant d’appeler à poursuivre la contestation jusqu’à obtenir justice.

Ce soutien de poids et l’agitation politique qu’il a aussitôt suscité n’ont toutefois pas pu arrêter la spirale de violence qui se poursuit dans le sud agricole et tribal, où le chaos menace depuis que des combattants tribaux se sont montrés en armes pour protéger les manifestants à Nassiriya.

Vendredi, la police a encore tué sept manifestants dans cette localité tandis qu’un huitième était abattu par des tirs d’hommes en civil devant le siège d’un parti à Nadjaf, ont rapporté des témoins et des médecins.

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