Dans un document officiel publié le 31 octobre, le département britannique du commerce et de l’industrie (DBT) a indiqué que «le commerce total de biens et de services entre le Royaume-Uni et le Maroc a atteint 4,6 milliards de livres sterling sur les douze mois se terminant fin juin 2025», soit «une progression de 18,8 %, équivalente à 730 millions de livres en valeur courante par rapport à la même période de l’année précédente».
Le rapport précise que «les exportations britanniques vers le Maroc se sont élevées à 2,0 milliards de livres, en hausse de 36,2 %, soit 533 millions supplémentaires», tandis que «les importations en provenance du Maroc ont atteint 2,6 milliards de livres, soit une augmentation de 8,2 %, représentant 197 millions». Le Maroc demeure «le 49ᵉ partenaire commercial du Royaume-Uni, représentant 0,2 % du commerce total du pays».
Le commerce de marchandises prédomine, représentant «70,4 % des exportations britanniques vers le Maroc, soit 1,4 milliard de livres, en hausse de 42,3 %», contre «29,6 % pour les services, soit 593 millions, en progression de 23,5 %». À l’inverse, «les importations britanniques depuis le Maroc sont constituées à 65,1 % de biens, soit 1,7 milliard, en hausse de 8,9 %», et «à 34,9 % de services, soit 910 millions, en hausse de 6,9 %».
Les données ventilées par produits illustrent la spécialisation sectorielle de ces échanges. Parmi les exportations britanniques vers le Maroc, «les cinq premiers postes concernent les générateurs mécaniques (300,9 millions de livres, 21,3 % du total des biens), les minerais et ferrailles métalliques (259,6 millions, 18,4 %), les produits pétroliers raffinés (238,3 millions, soit une baisse de 23,1 %), les voitures (111,4 millions, en hausse de 18,1 %) et les tissus textiles (50,1 millions, en hausse de 47,7 %)».
Le commerce inverse présente une physionomie différente : «les légumes et fruits constituent la principale catégorie d’importation du Royaume-Uni depuis le Maroc, pour un montant de 610,8 millions de livres, soit 36 % du total, en hausse de 21,5 %». Ils sont suivis par «les équipements électriques intermédiaires (389,1 millions, 23 %, en progression de 3,6 %) et le mobilier (138,6 millions, 8,2 %, en hausse de 20 %)». En revanche, «les importations d’automobiles ont reculé de 22,1 % (128,1 millions), tandis que celles de vêtements ont diminué de 11,4 % (115,8 millions)».
Dans le domaine des services, «les exportations britanniques vers le Maroc sont dominées par le transport, pour 252 millions de livres (42,4 % du total, +1,2 %), et par le voyage, pour 121 millions (20,4 %, +12 %)». Les «autres services aux entreprises représentent 95 millions (16 %), la propriété intellectuelle 32 millions (5,4 %) et les services informatiques et de télécommunication 25 millions (4,2 %)».
Le document relève aussi que «les importations de services britanniques en provenance du Maroc sont composées à près de 80 % de dépenses de voyage (715 millions, +4,5 %), suivies du transport (106 millions, +12,8 %), des services aux entreprises (35 millions, +6,1 %), de l’assurance et retraite (19 millions, +18,8 %) et des services informatiques (8 millions, stable)».
Sur le plan géographique, la structure régionale du commerce fait apparaître la concentration des échanges dans le sud de l’Angleterre : «la région du South East représente 20,8 % des exportations de biens britanniques vers le Maroc et 14,6 % des importations». Elle devance «les Midlands de l’Ouest (12,8 % des importations), les Midlands de l’Est (10,7 %), l’Écosse (10,5 %) et l’Irlande du Nord (11,2 %)».
Les échanges de services par mode d’exécution mettent en lumière le rôle prépondérant du commerce à distance : «en 2022, 52,8 % des exportations de services britanniques vers le Maroc ont été réalisées par voie dématérialisée (mode 1), 42,4 % par consommation sur place (mode 2) et 4,9 % par présence de personnes physiques (mode 4)». En revanche, «les services importés du Maroc étaient fournis à 85,7 % par consommation sur place, 13,2 % à distance et 1,1 % par présence temporaire de prestataires».
Le rapport précise encore que «la part du Royaume-Uni dans les importations totales du Maroc a atteint 2,8 % en 2024, contre 2,5 % en 2023, dont 2,4 % pour les biens et 4,7 % pour les services». Le nombre d’entreprises engagées dans cet échange reste modeste : «en 2024, environ 2 200 entreprises britanniques ont exporté vers le Maroc, contre environ 900 ayant importé».
Investissements directs étrangers et données macroéconomiques
Le même rapport signale que «le stock d’investissement direct du Royaume-Uni au Maroc n’est pas disponible en raison de la confidentialité des données». En revanche, «les investissements marocains au Royaume-Uni s’élevaient à 17 millions de livres à la fin de 2023, une variation inférieure à un million par rapport à 2022, représentant moins de 0,1 % du stock total d’investissements étrangers reçus par le Royaume-Uni».
Les statistiques de valeur ajoutée dans le commerce international (TiVA, publiées par l’OCDE) complètent cette image. Selon le rapport, «0,6 % de la valeur ajoutée contenue dans les exportations marocaines provenait du Royaume-Uni tandis que moins de 0,1 % de la valeur ajoutée des exportations britanniques provenait du Maroc». Par ailleurs, «les exportations britanniques soutenaient environ 6,7 millions d’emplois au Royaume-Uni en 2020, dont environ 5 800 étaient liés au commerce avec le Maroc».
Les données issues de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) confirment la trajectoire marocaine : «le pays a exporté pour 66,9 milliards de dollars en 2024, contre 61,6 milliards l’année précédente, et importé pour 80 milliards, contre 73,7 milliards en 2023», dégageant «un déficit de 13,1 milliards de dollars».
Les chiffres macroéconomiques établis par le Fonds monétaire international (FMI) illustrent «une croissance du produit intérieur brut réel de 3,8 % en 2024, après 3,7 % en 2023, et une prévision de 4,4 % pour 2025». Le PIB nominal atteindrait «179,6 milliards de dollars en 2025, soit un PIB par habitant de 4 800 dollars». Les projections font état «d’une inflation moyenne d’environ 1 %, d’un chômage proche de 13 %, et d’un endettement public autour de 67 % du PIB».
Le rapport conclut que «malgré la croissance des échanges bilatéraux, le Maroc reste un partenaire commercial de second ordre pour le Royaume-Uni, tant sur le plan des flux commerciaux que des investissements directs». Les échanges s’étendent néanmoins dans la durée, portés par une hausse constante des volumes de biens et de services et par une structure économique marocaine dont le produit intérieur brut croît de manière soutenue.