Le Togo continue de se développer doucement, tout en se préparant aux présidentielles

Le Togo, qui se prépare à élire samedi son nouveau président, est considéré comme un petit pays de l’Afrique de l’ouest mais qui voit grand.

Après avoir pâti des tensions politiques en 2017, l’économie togolaise a retrouvé des couleurs dans le sillage de la mise en œuvre du Plan national de développement (PND), conçu pour s’étaler sur la période 2018-2022. La croissance, freinée par le ralentissement des investissements publics et, surtout, la crise politique, semble devoir retrouver toute sa vitalité. Ainsi, le FMI table sur une croissance autour de 5 % en 2019, sensiblement égale aux 4,9 % engrangés en 2018. Pour 2020, ses experts prévoient un taux de 5,3 %, et de 5,4 % l’année suivante.

Cette évolution est expliquée par la mise en œuvre du PND, structuré autour de trois axes stratégiques, à savoir la mise en place d’un hub logistique d’excellence et d’un centre d’affaires de premier ordre dans la sous-région, le développement de pôles de transformation agricole, manufacturière et minière et le renforcement des mécanismes d’inclusion. L’objectif, in fine, est de créer massivement des emplois et de la richesse, et transformer structurellement l’économie pour une croissance forte, durable, résiliente et inclusive. La mise en œuvre des actions contenues dans le plan quinquennal devrait porter la croissance économique à 6,6% en moyenne par an. En 2022, l’activité économique devrait progresser de 7,6%, selon les estimations.

Sur le plan macroéconomique, plusieurs indicateurs se sont améliorés et les finances publiques ont pu être assainies, avec une inflation contenue à moins de 2 %. Depuis 2016, les autorités togolaises ont conduit une politique constante de réduction du déficit public qui est ainsi passé de 9,5% du PIB en 2016 à 2,9% en 2019 et à une prévision de 1,9% pour 2020. Le résultat a pu être atteint notamment grâce à une difficile mobilisation additionnelles des revenus fiscaux (17,6% en 2019 contre 16,7% du PIB en 2016) et à la contraction de l’investissement public passé de 13,8% du PIB en 2016 à 10,1% en 2019.

La mise en œuvre du programme FMI a permis au Togo de rétablir ses équilibres macro-économiques. L’objectif principal de l’accord entre le FMI et le Gouvernement togolais était de ramener la dette publique à un niveau soutenable. La dette publique dont le périmètre inclut celle des sociétés publiques poursuit ainsi sa décrue avec un chiffre attendu de 70% du PIB fin 2019 (contre 81,1% fin 2016) et un passage sous la barre des 70%, norme de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en 2020. La dette publique du Togo s’est élevée à fin décembre 2018 à 77,6% du PIB et se décompose en 74,1% de dette interne et 25,9% de dette externe.

Quelque 3 millions 614.056 électeurs auront à choisir un président parmi 7 candidats en lice dont Faure Gnassingbé, le président sortant et candidat à sa propre succession. Pour assurer le bon déroulement du scrutin, 9.389 bureaux de vote seront ouverts dans 4.445 centres de recensement et de vote, et 10.000 gendarmes et policiers environ seront déployés à travers le pays afin d’assurer la sécurité de ce rendez-vous électoral. Si aucun des candidats n’obtient de majorité à plus de 51%, un second tour sera organisé.

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