Les acteurs du financement du développement appelés à plus de réactivité

La pénurie de financements pour l’investissement des petits entrepreneurs était au centre du discours royal. Le monarque, dans son allocution le 11 octobre, a poussé vers une évolution des modalités d’action des établissements de crédit et une modification significative de leurs pratiques.

Lors de son discours prononcé lors de l’ouverture de la première session de la quatrième année législative de la 10ème législature, le vendredi 11 octobre, le Roi a appelé à matérialiser des approches plus institutionnelles en faveur de la banque de relation, de «banque d’engagement», locomotive du relancement économique.

Dans son discours, le Souverain a souligné «le difficile accès des jeunes entrepreneurs au crédit, le faible accompagnement des diplômés et des petites et moyennes entreprises lors de leur création». Il a appelé à faire augmenter la probabilité d’obtention d’un crédit pour cette population cible, de dépasser les obstacles en matière d’offre de financement aux entreprises nationales. Le Monarque a insisté sur le lien causal entre l’importance des crédits bancaires, l’investissement et la performance des sociétés.

Au Maroc, le nombre de défaillances d’entreprises – principalement des petites et moyennes entreprises (PME) – est d’environ 8.000 par an (7.941 entreprises ont fait faillite en 2018 selon Inforisk). Ce fait est attribué aux difficultés que rencontrent les PME dans leur accès aux financements et, surtout, au crédit bancaire. Cependant, la crise financière s’est rapidement transformée en crise économique, de sorte que nombre de défaillances sont dues à l’insuffisance des carnets de commande plutôt qu’à celle des financements.

Conscient des contrecoups de la non-viabilité économique des jeunes entreprises, le Roi Mohammed VI a pressé dans son discours à un meilleur fonctionnement du marché du crédit qui prend en compte les réalités des acteurs économiques. Le dynamisme inconsistant des prêts aux PME s’explique principalement par les perspectives de croissance limitées de l’activité, qui rendent incertains les besoins d’investissement, d’où l’appel du Roi pour pallier les insuffisances de concours bancaires aux jeunes entrepreneurs.

Dans un contexte économique où les certitudes sont rares, les établissements de crédit sont invités à plus de célérité dans l’octroi des financements bancaires et à préparer les conditions de l’évolution de l’environnement réglementaire qui régit le secteur. Le Roi Mohammed VI insiste sur la nécessité de fluidifier le marché du crédit dans ces cas particuliers et à soutenir la sensibilité financière des jeunes entrepreneurs

Le discours royal veut que la relation banque-entreprise soit réactualisée. Notamment sur sa composante constituée de la distorsion dans la structure de la maturité des crédits bancaires proposés aux entreprises tout en assouplissant la forte exigence en matière de garanties et de clauses restrictives.

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