Les échanges Royaume-Uni–Maroc atteignent 57,2 milliards de dirhams mais Rabat reste marginal dans le commerce britannique

Malgré une croissance soutenue, la position de Rabat dans le commerce britannique demeure timide et marginale. Le Département britannique du commerce observe que «le total des échanges de biens et services entre le Royaume-Uni et le Maroc a atteint 4,4 milliards de livres sterling» (57,2 milliards de dirhams) sur l’année close fin mars 2025, marquant «une hausse de 16,4 %» par rapport aux douze mois antérieurs. Ce dynamisme s’explique par une progression vigoureuse des exportations britanniques vers le Maroc qui ont atteint «1,7 milliard de livres» (22,1 milliards de dirhams, +23 %), et par une augmentation des importations en provenance de Rabat évaluées à «2,7 milliards de livres» (35,1 milliards de dirhams, +12,6 %). Londres conserve cependant un déficit commercial bilatéral de «967 millions de livres» (12,6 milliards de dirhams). Malgré ces évolutions, le Maroc reste un partenaire mineur, représentant seulement «0,2 % du commerce total du Royaume-Uni», occupant le 51ᵉ rang de ses partenaires, loin derrière les poids lourds du commerce extérieur britannique.

Les relations commerciales entre le Royaume-Uni et le Maroc connaissent une progression soutenue, portée tant par les biens que par les services. Le Département britannique du commerce observe dans son dernier rapport dévoilé vendredi 19 septembre, que «le commerce total de biens et services entre le Royaume-Uni et le Maroc a atteint 4,4 milliards de livres sterling» (soit environ 57,2 milliards de dirhams) au terme des douze mois clos fin mars 2025, ce qui représente «une hausse de 16,4 %» par rapport à la période équivalente de l’année précédente.

Le rapport précise que «les exportations totales du Royaume-Uni vers le Maroc se sont élevées à 1,7 milliard de livres» (22,1 milliards de dirhams), en progression de 23 % sur un an, tandis que «les importations britanniques en provenance du Maroc ont atteint 2,7 milliards de livres» (35,1 milliards de dirhams), en augmentation de 12,6 %. Londres enregistre donc «un déficit commercial de 967 millions de livres» (12,6 milliards de dirhams), légèrement réduit par rapport à l’année précédente.

Le Maroc demeure toutefois un partenaire secondaire pour le Royaume-Uni, occupant la 51ᵉ place parmi ses partenaires commerciaux, soit environ «0,2 % du commerce total britannique». Le pays se situe au 54ᵉ rang des marchés à l’export et au 42ᵉ rang des marchés à l’import du Royaume-Uni, oscillant entre 0,2 et 0,3 % des flux commerciaux totaux.

Commerce sectoriel : biens et services au cœur des échanges

La répartition des exportations britanniques vers le Maroc montre que «1,2 milliard de livres, soit 68 % du total, correspondent à des biens», tandis que «543 millions de livres, soit 32 %, concernent les services». Les biens exportés ont crû de 20,3 % (+195 millions de livres, soit 2,5 milliards de dirhams) et les services de 29 % (+122 millions de livres, soit 1,6 milliard de dirhams).

Les importations britanniques en provenance du Maroc se composent à «61,4 % de biens, pour un montant de 1,6 milliard de livres», et à «38,6 % de services, pour un montant de 1,0 milliard de livres». Là encore, la progression des services est notable (+20,1 %, soit +172 millions de livres, 2,2 milliards de dirhams), supérieure à celle des biens (+8,4 %, soit +127 millions de livres, 1,7 milliard de dirhams).

Les exportations de produits britanniques sont dominées par «les produits pétroliers raffinés, à hauteur de 291,2 millions de livres» (3,8 milliards de dirhams), suivis par «les minerais et déchets métalliques» (210,8 millions, 2,7 milliards de dirhams), puis les «voitures» (96,7 millions, 1,3 milliard de dirhams). Du côté marocain, les importations vers le Royaume-Uni reposent sur «les légumes et fruits à hauteur de 566,4 millions de livres» (7,4 milliards de dirhams), «les équipements électriques divers» (395,7 millions, 5,1 milliards de dirhams) et «le mobilier» (139,3 millions, 1,8 milliard de dirhams).

Les services sont dominés par le tourisme et le transport. Le Royaume-Uni exporte vers le Maroc «126 millions de livres de services liés aux voyages» (1,6 milliard de dirhams), en progression de 9,6 %. Les importations britanniques sont, quant à elles, largement dominées par le tourisme : «les voyages représentent 823 millions de livres, soit 80,6 % des services achetés par le Royaume-Uni au Maroc» (10,7 milliards de dirhams), en hausse de 14,5 %. Les services de transport et de conseil professionnel progressent également, alors que ceux des télécommunications reculent légèrement.

Le document fournit aussi une rétrospective : la valeur totale des échanges est passée de «1,7 milliard de livres en 2015» à «4,2 milliards en 2024», illustrant une montée en puissance progressive malgré les crises mondiales.

Investissements, parts de marché et données macroéconomiques

Le volet financier demeure limité. Le rapport note que «le stock d’investissements directs britanniques au Maroc n’est pas publié en raison de contraintes de confidentialité». En revanche, «le stock d’IDE marocains au Royaume-Uni s’élevait fin 2023 à 17 millions de livres» (221 millions de dirhams), soit moins de 0,1 % du total des investissements étrangers entrants dans l’économie britannique.

La part de marché britannique au Maroc reste modeste : «2,6 % en 2024 pour l’ensemble des biens et services», contre 2,4 % en 2023. Dans le détail, «la part des biens est estimée à 2,1 %» et «celle des services à 4,6 %». Ces chiffres témoignent d’une progression lente mais tangible de la présence commerciale du Royaume-Uni.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) fournit des éléments complémentaires par la valeur ajoutée. Elle estime qu’en 2020, «0,5 % de la valeur ajoutée des exportations marocaines provenait du Royaume-Uni», tandis que «14,3 % de la valeur ajoutée des exportations britanniques dépendaient d’importations étrangères, notamment en provenance des États-Unis, d’Allemagne et de Chine». Cette interdépendance reste donc marginale dans le cas maroco-britannique.

Le rapport souligne aussi que «les exportations britanniques vers le Maroc ont soutenu environ 5 800 emplois au Royaume-Uni en 2020». Les perspectives macroéconomiques, établies par le Fonds monétaire international (FMI), sont favorables pour le Maroc : «le produit intérieur brut devrait croître de 3,9 % en 2025», après 3,2 % en 2024. Le PIB courant atteindrait «165,8 milliards de dollars» (≈2 150 milliards de dirhams), et le pays se situerait «au 58ᵉ rang mondial en valeur nominale». Le PIB par habitant passerait à «4 400 dollars» (≈57 200 dirhams). L’inflation, qui avait atteint «6,6 % en 2022 et 6,1 % en 2023», devrait se stabiliser autour de 2,2 % en 2025. Le taux de chômage est estimé à «13,2 % de la population active».

Les données des Nations unies sur le commerce extérieur complètent ce tableau : en 2024, «les exportations nominales marocaines se sont établies à 66,9 milliards de dollars» (≈870 milliards de dirhams), tandis que «les importations ont atteint 80,0 milliards de dollars» (≈1 040 milliards de dirhams), générant un déficit de «13,1 milliards de dollars» (≈170 milliards de dirhams).

Enfin, le document rappelle que «en 2024, environ 2 200 entreprises britanniques immatriculées à la TVA exportaient vers le Maroc, tandis qu’environ 900 importaient depuis ce pays». Ces chiffres témoignent de l’extension progressive des échanges, même si la concentration sectorielle demeure forte.

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