Les États-Unis envisagent un engagement dans le projet de gazoduc Nigeria-Maroc, selon Abuja

Les États-Unis ont exprimé leur intérêt à soutenir le projet de gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP), a indiqué Wale Edun, ministre des finances et de la coordination économique du Nigeria, dans une déclaration publiée samedi, à l’issue des entretiens bilatéraux tenus lors des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale à Washington.

Approuvé par le Conseil exécutif fédéral (FEC) du Nigeria le 1ᵉʳ juin 2022, le projet avait donné lieu, sous l’égide de l’ancienne Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), à la signature d’un accord avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en vue de sa réalisation. Cette approbation précédait de peu la transformation de la NNPC en Nigerian National Petroleum Company Limited, société désormais régie par les normes du droit commercial.

À la suite de cette validation, la NNPC, alors dirigée par Mele Kyari, avait conclu des ententes de coopération avec plusieurs États riverains, dont le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Libéria, le Bénin et la Guinée, pour soutenir l’édification de l’infrastructure énergétique.

S’exprimant lors de la conférence CERAWeek à Houston, le 3 mars 2024, Mele Kyari avait annoncé qu’une décision finale d’investissement (DFI) pour le projet était attendue d’ici décembre de la même année. Remplacé en 2025 par Bayo Ojulari à la tête de la NNPC Limited, Kyari n’aura pas vu aboutir cette échéance.

Dans une mise au point récente, Wale Edun a précisé qu’il avait, en compagnie du gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, Olayemi Cardoso, et du directeur des relations économiques internationales, conduit une réunion de haut niveau avec des représentants du département d’État des États-Unis.

«Les échanges ont souligné l’importance de maintenir un dialogue soutenu pour mieux faire connaître les réformes économiques en cours au Nigeria et accroître la confiance des investisseurs», a rapporté le ministre. Il a ajouté que les discussions avaient mis en relief l’intérêt américain pour des investissements dans le secteur gazier, notamment dans le cadre du Nigeria-Morocco Gas Pipeline, compte tenu des vastes réserves de gaz dont dispose le Nigeria.

Les entretiens ont également évoqué les perspectives de coopération dans les infrastructures, en particulier dans le domaine de la connectivité numérique, où des projets transatlantiques de fibre optique, soutenus par les États-Unis, pourraient indirectement favoriser le développement numérique du Nigeria.

Le secteur agricole a également retenu l’attention, les interlocuteurs américains se disant prêts à accompagner les efforts du Nigeria pour accroître la productivité, structurer les chaînes de valeur et améliorer la sécurité alimentaire à travers des investissements et un appui technique.

Par ailleurs, la délégation nigériane a rencontré des représentants de la Fondation Gates, lesquels ont exprimé leur disposition à pallier, par des financements alternatifs et un soutien technique, le retrait partiel de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

Enfin, les autorités nigérianes ont tenu un entretien avec Makhtar Diop, directeur général de la Société financière internationale (SFI), qui a réaffirmé l’engagement de l’institution à appuyer le programme M300 et à accompagner des investissements dans le secteur aéroportuaire et logistique du pays.

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