La filière céréalière française s’apprête à occuper une place dominante dans l’approvisionnement du Maroc en blé tendre. Selon le groupement Intercéréales, «les exportateurs français fourniront les deux tiers des besoins du Maroc en blé tendre, soit près de 3,5 millions de tonnes durant la campagne 2025-2026».
Les estimations avancées par les négociants marocains et par l’association française Synacomex situent les importations totales du Maroc à 5,5 millions de tonnes pour la saison en cours. Le pays reste dépendant des achats extérieurs en raison d’une production intérieure réduite par la sécheresse persistante. Selon ces mêmes sources, «la récolte nationale de blé tendre n’a atteint cette année que 2,4 millions de tonnes».
Réserves jugées stables malgré la faiblesse de la récolte
Malgré la contraction de la production agricole, le président de la Fédération nationale de la minoterie industrielle (FNM), Abdelkader Alaoui, dans des propos à la presse, estime que les stocks demeurent à un niveau satisfaisant. Il a déclaré que «les réserves de blé du Maroc se situent à un niveau confortable, couvrant plus de trois mois des besoins des minoteries industrielles».
Les négociants marocains présents à la conférence d’Intercéréales à Casablanca ont, pour leur part, mis en avant la compétitivité du blé français, jugé plus adapté à la demande nationale. Selon leurs propos, «le blé français occupe la meilleure position sur le marché grâce à sa disponibilité et à sa proximité des ports marocains, en comparaison avec les origines de la mer Noire ou de l’Argentine».
Provenances des importations et données du commerce céréalier
Entre juin et septembre, le Maroc a importé 1,5 million de tonnes de blé tendre, dont 996 000 tonnes en provenance de France, indique la Fédération nationale des commerçants de céréales et légumineuses (FNCL). Les autres origines demeurent marginales : «les États-Unis ont livré 95 000 tonnes, la Russie 85 000 tonnes et la Lituanie 63 000 tonnes».
Cette prédominance du blé français traduit l’avantage géographique et logistique de la France dans les échanges céréaliers avec le Maroc, avantage consolidé par des décennies de coopération technique et commerciale. Cette concentration des flux d’approvisionnement, a-t-on noté, confirme la place de la France comme principal partenaire céréalier du Maroc pour la campagne 2025-2026, au moment où l’Algérie boude les flux céréaliers de l’Hexagone.