Lettre à un ami algérien

Je sais que tu liras ce texte. Ce qui suit, je devrais te le dire de vive voix, ou te l’écrire directement. Mais, vois-tu, le dialogue avec toi est devenu malaisé, voire impossible car tu es bien ancré dans tes certitudes et volontiers donneur de leçons. Dois-je préciser que je m’exprime ici à titre personnel et que ces propos n’engagent que moi.

Tu as été mon ami d’enfance, mon meilleur ami, mon frère de sang, mais quelque chose s’est cassé. Le changement en toi était perceptible déjà à 17 ans, lorsque nous nous étions revus cinq ans après votre départ définitif du Maroc. Tu n’avais à la bouche que des slogans : « révolution », « socialisme », « autogestion »… De bien grands mots pour notre âge à l’époque. J’avais en face de moi, non plus un garçon rieur et chahuteur mais un militant à la mine soucieuse, devenu un adulte avant l’heure. Je t’ai posé, pour rire, une question sur les horaires de travail à la campagne. Contrairement à ton habitude, tu ne t’es pas esclaffé en topant cinq et tu n’as pas dit « elle est bonne celle-là ». Je crois même que tu étais un peu fâché. 

Aujourd’hui, un demi-siècle plus tard, tu n’as pas beaucoup changé. Toujours aussi entier, toujours prêt à te battre aux côtés d’un ami, toujours prêt à défendre les causes auxquelles tu crois, même les plus improbables.

Nous n’avons jamais évoqué le sujet. Le sujet qui fâche. Le Sahara.

Nous avons, sans le dire, observé une espèce de gentlemen’s agreement : Tu as tes convictions, j’ai les miennes. C’est à peine si une fois, tu as fait une remarque, mais juste comme ça, en passant – et je n’ai pas cru devoir relever.

Tu le sais mieux que quiconque, je n’ai rien contre les Algériens. Comme l’écrasante majorité de mes compatriotes, je ne nourris aucune hostilité particulière à l’égard d’un peuple au sein duquel je compte des parents et des amis. De l’école primaire au lycée, j’ai eu de nombreux camarades et amis algériens, dont toi. Dans les capitales où j’ai exercé, j’ai eu des amis parmi les diplomates algériens.

Je suis un fervent partisan de la fraternité entre les Marocains et les Algériens. C’est pourquoi, la situation actuelle m’afflige. Les injures et les propos blessants me hérissent, qu’ils proviennent de simples particuliers ou d’autorités officielles. Je suis convaincu qu’il ne faut pas insulter l’avenir et qu’il faut raison et calme garder, malgré tout. Or il est indéniable que dans ce registre les autorités algériennes, civiles et militaires, y compris au plus haut niveau, ne prennent pas de gants. De leur côté, les médias algériens, officiels et autres, ne font pas dans la dentelle.

Cher ami, il faut une forte dose de sang-froid pour ne pas répliquer aux provocations algériennes.

Longtemps la légendaire courtoisie marocaine a prévalu dans la relation avec le voisin de l’est. Soucieux de préserver l’avenir et veillant à ne pas se laisser entraîner vers des voies pleines de risques, le Maroc a serré les dents et fait preuve de patience comme il arrive avec un frère, un ami ou un voisin turbulents et désagréables. Dans un duo, lorsque l’un n’a pas toute sa raison et agit de manière erratique, l’autre doit se maîtriser.

Cependant, la courtoisie ne doit pas interdire de se défendre, de manière civilisée, sans user du même langage outrancier ni recourir aux mêmes méthodes peu orthodoxes (injures, provocations, menaces).

L’Algérie est responsable

Tu sembles avoir été choqué par la référence marocaine à la Kabylie. Ici il faut souligner que le Maroc n’a, à aucun moment, « réclamé » l’organisation d’un référendum en Kabylie, alors que le régime algérien croit pouvoir le demander au Sahara. Le Maroc a simplement rappelé que « L’autodétermination n’est pas un principe à la carte. C’est pourquoi le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination. »

Tu me répondras sans doute que la Kabylie et le Sahara ne sont pas comparables. Et pourtant.

L’écrasante majorité des Marocains est convaincue que le Sahara est marocain, de la même manière (du moins peut-on le supposer) que l’écrasante majorité des Algériens est convaincue que la Kabylie est algérienne. J’entends ta réplique : « La différence, c’est que le Sahara est inscrit aux Nations unies comme territoire non autonome ».

Exact.

Mieux encore : c’est le Maroc qui a été à l’origine de cette inscription. Inscription qui, devenue caduque en 1975, aurait dû tomber en annulation après l’accord de Madrid, le départ de l’Espagne du territoire et la récupération par le Maroc de son Sahara. Le Sahara a été définitivement décolonisé en 1975, mon ami. Les dispositions de l’accord de Madrid, notamment celles relatives au respect de la volonté des populations (article 3) et à l’information de l’ONU (article 4) ont été fidèlement appliquées. En effet :

Qu’est-ce qui a alors « cloché » ? Pourquoi le dossier n’a-t-il pas été clos ? Un pays porte une lourde responsabilité dans le maintien de ce différend artificiel. Ce pays, c’est le tien, l’Algérie.

Ton pays, tu ne peux pas le nier, a une dent contre le Maroc. Et ton pays affirme pourtant sans pudeur ne pas être partie au différend. « Observateur » seulement. Très « observateur », dirions-nous, très impliqué, très actif. Je suppose que tu désapprouves cette attitude, toi que la lâcheté révolte. « Un homme doit avoir le courage de ses opinions », as-tu coutume de dire. Feu le roi Hassan II s’est adressé en ces termes à Feu Houari Boumediene au lendemain de l’agression de l’ANP contre Amgala, en 1976 : « Pour l’honneur de votre pays et de votre peuple, auxquels s’attachent tant d’adjectifs historiques, je vous adjure d’éviter au Maroc et à l’Algérie un autre drame. Je vous demande aussi de faire en sorte, soit par une guerre loyalement et ouvertement déclarée, soit par une paix internationalement garantie, que dorénavant on ne dise plus chez moi, dans mon pays, parmi mon peuple,  » Algérie égale inconstance  » ».

Deux ans plus tard, le 2 octobre 1978, au lendemain d’une nouvelle agression de l’armée algérienne, cette fois contre la localité marocaine de Hassi Tilemsi, le roi a adressé au même président algérienune lettre dans laquelle Il lui a posé une question directe :

– « Que voulez-vous au juste, Monsieur le Président, et que veut donc l’Algérie? »

Que veut l’Algérie ?

Oui, que veut l’Algérie ? Nous sommes en 2022 et la question est toujours sans réponse.

L’Algérie prétend qu’elle soutient le droit des peuples à l’autodétermination. Soit. Le Maroc n’a aucun problème avec ce principe, lui-même a une position constante à ce sujet et la défense des grands principes n’est pas une exclusivité algérienne. Mais l’Algérie fait plus que « soutenir » un principe. Elle a, en grande partie, créé le différend du Sahara, elle le nourrit depuis 43 ans, elle en a fait la première cause de sa diplomatie. C’est là qu’apparait le double-jeu algérien. Alger se cache derrière le paravent du droit des peuples à l’autodétermination et utilise ce principe comme une arme dans sa guerre contre le Maroc.

Tu t’étonnes : « Quoi, un seul pays a réussi à imposer son point de vue à la communauté internationale ? » L’Algérie des années 70, tu le sais autant que moi, n’est pas celle d’aujourd’hui et sa diplomatie était autrement plus percutante. L’Algérie avait les moyens, les pétrodollars- et elle dépensait sans compter. Elle avait le prestige : Alger était la « Mecque des révolutionnaires ». Tout ce qui comptait sur la planète en combattants de la liberté et en mouvements anti-impérialistes se trouvait à Alger. L’ANC (Afrique du Sud), le Frelimo (Mozambique), le MPAIG (Angola), l’OLP, etc. y avaient tous pignon sur rue, nourris-logés et pris en charge. Il y avait même le MPAIC d’Antonio Cubillo (qui se souvient encore de Cubillo ?)

C’est dire qu’Alger était au zénith de sa puissance et de son rayonnement diplomatique. La capitale algérienne accueillait le Conseil des ministres de l’OUA en 1968 et le sommet des Non Alignés en 1973. Le sémillant ministre des affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika, paradait dans les conférences internationales, sûr de lui et dominateur. N’a-t-il pas présidé en 1974 l’Assemblée générale des Nations unies, où il a accueilli un Yasser Arafat portant dans une main, « un rameau d’olivier » et dans l’autre « un fusil de combattant de la liberté » ?

Rien n’était impossible pour la diplomatie algérienne. La preuve, elle a réussi à créer de bric et de broc le mythe d’un « peuple », d’un « mouvement de libération » et d’une « république ». Tout était pipé, sauf l’armement, qui était et continue à être bien réel, généreusement offert. L’escroquerie a été réussie, beaucoup y ont cru. C’est que l’Algérie avait des amis, beaucoup d’amis. En Afrique d’abord, où sa « république » a été admise à l’OUA dans le plus grand hold-up du siècle et en dépit du bon sens. Le bon sens !.. En Amérique du sud ensuite, où le principe de l’autodétermination a servi de sésame, aidé par quelques mots d’ordre simples : « dernière colonie en Afrique », « seul pays arabe hispanophone », etc. Argent, prestige « révolutionnaire », pressions, embrouilles, l’Algérie avait le vent en poupe. L’Algérie était imbattable. Sa puissance est montée à la tête de ses dirigeants, qui ont commencé à voir leur pays en Prusse du Maghreb. Ni la Mauritanie, ni la Tunisie ne pouvaient contrecarrer les projets d’hégémonie de Boumediene. Kadhafi, imprévisible et brouillon, n’était pas crédible, il fallait seulement le gérer. Restait le Maroc, « l’ennemi éternel », dur à cuire mais fortement déstabilisé au début des années 70. Boumediene pensait n’en faire qu’une bouchée. Ce Maroc qui avait osé récupérer son Sahara pacifiquement sans consulter l’Algérie, allait payer cher son outrecuidance. La question du Sahara est devenue un conflit maroco-algérien, mais jamais l’Algérie n’a eu le courage de l’admettre. Une guerre par procuration est imposée au Maroc depuis 1976. Il n’y a pas d’exemples de pays qui mène une guerre contre un autre pays en s’abritant lâchement derrière une neutralité de façade. Ce pays, le tien mon ami, n’exècre rien de plus que d’être qualifié de partie au litige ou d’être cité dans les débats sur la question du Sahara – qu’il s’évertue à susciter mais dont il affirme que ce n’est pas son combat.

Il y a peu d’exemples dans l’histoire de dirigeants haineux qui s’acharnent contre leur voisin simplement parce qu’il a fait valoir ses droits. Même entre les deux Corées, qui pourtant s’observent en chiens de faïence depuis les années cinquante du siècle dernier, il n’y a pas ce déchainement de rage et ce déferlement de fureur.

Activisme algérien

Pourtant :

– L’Algérie a délégué, en 1974, Mohammed Bedjaoui pour faire un « exposé oral »devant la CIJ, au même titre que les parties directement concernées (Espagne, Maroc, Mauritanie) tout en affirmant être un simple observateur ;

– L’Algérie a créé, hébergé, équipé et armé un groupe terroriste qui agresse le Maroc ;

– L’Algérie a provoqué et organisé l’exode forcé de la population du Sahara marocain vers Tindouf ;

– L’Algérie, en décembre 1975, a expulsé des dizaines de milliers de « Marocains frères » dans le but de « punir » le Maroc et faire pression sur lui ;

– L’Algérie n’a pas hésité à engager au Sahara marocain des unités de son armée régulière, comme à Amgala, en janvier et février 1976.

– L’Algérie a maintenu en captivité sur son territoire, pendant des années, des militaires marocains alors même que le Maroc et l’Algérie n’ont jamais été officiellement en guerre ;

– L’Algérie a créé la « rasd » dans les camps de Tindouf ;

– L’Algérie ne rate aucune occasion pour évoquer la question du Sahara dans toutes les réunions et toutes les instances ;

– L’Algérie présente chaque année à l’Assemblée générale de l’ONU un projet de résolution sur la question ;

– L’Algérie a soumis, au cours d’une visite de son président à Houston, en novembre 2001, un projet de partition du territoire, octroyant, grosso modo, Saquia el hamra au Maroc et Oued Eddahab au polisario.

– La question du Sahara occupe dans les moyens de communication officiels algériens et dans la presse aux ordres une place démesurée, sans commune mesure avec le statut d’un pays prétendument « observateur » ;

– L’Algérie est le seul pays à avoir nommé un « Envoyé spécial » chargé de la question du Sahara ;

– L’Algérie croit pouvoir fixer les règles dans ce différend qui, dit-elle pourtant, ne la concerne pas : C’est le président algérien qui a affirmé que « toute solution qui ne [prévoit] pas un référendum à choix multiple n’en [est] pas une ».  De quel droit et à quel titre ?

– L’Algérie, pays « observateur », s’implique corps et âme dans ce différend, n’hésitant pas à multiplier les lettres et les démarches tous azimuts ;

– L’Algérie n’a pas de mots assez durs pour fustiger la décision espagnole de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Alger a rappelé son ambassadeur à Madrid et exerce des représailles contre l’Espagne. Alger, en revanche, ne dit mot au sujet des Etats-Unis, de l’Allemagne, des Pays-Bas, des Emirats, etc. ;

– C’est l’Algérie seule qui réagit systématiquement à tout ce qui concerne le Sahara marocain. Chaque fois qu’une décision ou déclaration ne va pas dans le sens de ses thèses, Alger monte au créneau, avec véhémence et arrogance ;

– L’Algérie proteste à hue et à dia, rejette en bloc, « recadre », condamne, fustige et « punit » à tour de bras, donnant des leçons à tous, à coup de communiqués « cinglants » et rageurs.

Hargne tenace

L’Algérie a la rancœur tenace. L’Algérie ne se contente pas de se fâcher avec ses voisins, elle les poursuit de sa hargne. Aucune mesure de représailles ne semble suffisante pour calmer sa colère et assouvir cette haine qui la ronge. Depuis la rupture des relations diplomatiques avec son voisin en août 2021, Alger égrène les actes hostiles les uns après les autres :

  • L’Algérie a fermé son espace aérien aux avions marocains, mesure qui vient s’ajouter à la fermeture de la frontière terrestre décidée en 1994 ;
  • L’Algérie a fermé le gazoduc GME ;
  • L’Algérie a interdit aux entreprises algériennes d’avoir des échanges avec les entreprises marocaines ou de recourir à leurs services ;
  • L’Algérie accuse sans preuve le Maroc dans plusieurs événements : incendies en Kabylie, destruction de camions dans la région de Bir Lahlou en novembre 2021 et en avril 2022 sans compter de nombreuses autres accusations toutes plus folkloriques les unes que les autres ;
  • L’Algérie orchestre une campagne de dénigrement contre le Maroc et d’insultes de bas niveau dans les médias. Tout y passe : les fake news, les manipulations, l’intox., les marionnettes de mauvais goût exhibées à la télévision et qui offensent gravement le peuple marocain.
  • Tous les moyens sont bons pour « taper » sur le « Makhzen » (sic) : des éditoriaux incendiaires dans la revue El Djeich aux pseudo-analyses de pseudo experts dans de pseudo « débats », – sans contradicteurs ;
  • Même les ministres s’y mettent, comme Mohamed Bouslimani, ministre de la Communication, qui s’en est pris au Maroc en termes discourtois  le 15 juillet 2022 dans une déclaration télévisée;
  • L’« Envoyé spécial » et les représentants permanents de l’Algérie respectivement à Genève et à New York rivalisent d’inventivité et d’impolitesse à qui chargera le plus le Maroc et à qui utilisera pour ce faire le langage le plus indigne.
  • A deux reprises, en 2021 et plus récemment, Sa Majesté le roi a tendu la main au président algérien. Sans succès.

A en croire la télévision algérienne, le Maroc est agité de mouvements sociaux tous les jours et le mécontentement est général. Le Maroc, selon la télévision officielle de ton pays, serait au bord de l’explosion. Que cherche l’Algérie à travers ces mensonges ? A provoquer des turbulences chez son voisin ? C’est de l’inconscience totale, car allumer un incendie chez le voisin c’est risquer de voir sa maison brûler aussi…

Face à cette avalanche d’actes hostiles, le Maroc reste de marbre, la main tendue. Les chaines de télévision au Maroc n’évoquent pratiquement jamais l’Algérie. Nous avons même participé aux Jeux méditerranéens à Oran, en passant par Tunis. Ton pays, en revanche, ne s’est pas fait représenter au sommet des affaires Afrique-Etats-Unis à Marrakech. Dans son entêtement et sa croisade contre le Maroc, l’Algérie n’hésite pas à sacrifier ses intérêts. Elle s’est brouillée avec l’Espagne à cause du Sahara. Alger a même voulu la chute du gouvernement Sanchez. N’est-ce pas démentiel ? Peut-on encore, dans ces conditions, parler d’un « simple » soutien au droit des peuples à l’autodétermination ?

Le 4 juillet 2020, le président algérien T. a déclaré àFrance 24 : « Nous n’avons aucun problème avec les Marocains. Il semble que ce sont les frères marocains qui ont problème avec nous ».

En psychanalyse, ce « mécanisme de défense » s’appelle, je crois, une projection. Sigmund Freud définit cette notion comme « l’opération mentale inconsciente par laquelle une personne attribue à une autre ses propres sentiments qu’elle n’arrive pas à assumer ».

Le plus gros problème que le Maroc a avec les frères algériens, c’est leur activisme dans la question du Sahara. On avait convenu de laisser à l’ONU le soin de régler cette question, mais l’Algérie ne l’a pas entendu de cette oreille. Non seulement elle a armé le polisario et l’active ou le désactive à sa guise mais elle ne peut pas se contenter de « soutenir ». Il faut qu’elle mette du sien, qu’elle jette de l’huile sur le feu et qu’elle souffle sur les braises.

L’Algérie viole la Charte des Nations unies

L’Algérie simple « observateur » ? Allons donc ! L’Algérie viole allégrement tous les principes du bon voisinage et de la non ingérence dans les affaires intérieures. Alger foule au pied la résolution 2625 (XXV) du 24 octobre 1970, qui fait obligation à chaque Etat « de s’abstenir d’organiser ou d’encourager l’organisation de forces irrégulières ou de bandes armées, notamment de bandes de mercenaire en vue d’incursions sur le territoire d’un autre Etat ».

Depuis 1976, l’Algérie héberge sur son sol des bandes armées qu’elle pousse à attaquer le Maroc. L’agresseur, c’est l’Algérie. Ce qui n’a pas empêché le président algérien, encore lui, alors qu’il était candidat aux élections présidentielles, de déclarer lors d’une conférence de presse en novembre 2019«Le Maroc doit d’abord faire son mea-culpa et demander pardon aux Algériens, et là il sera peut-être possible de relancer le dialogue ».

Encore une manifestation du « transfert de culpabilité » ou de la « projection » freudienne que j’évoquais plus haut.

Certains, en Algérie, exigent du Maroc, pour se faire « pardonner », de rompre son alliance avec Israël et de renoncer au Sahara. Sérieusement ?

L’Etat algérien mérite amplement le Grand prix de la duplicité pour l’ensemble de son œuvre.

Les dirigeants algériens invoquent fréquemment des « actions hostiles » que le Maroc aurait menées à l’encontre de l’Algérie. Sans fournir la moindre preuve, contrairement au Maroc qui peut tout documenter, à commencer par les « communiqués militaires » du polisario, qui en est à son 601ème. Or ce polisario est basé en Algérie. Le Maroc n’a pas nui à l’Algérie – bien que les raisons ne manquent pas.

A moins que l’Algérie ne considère la récupération du Sahara comme un « acte hostile ». Auquel cas, oui, la liste serait longue car il faudrait y inclure tous les actes du Maroc visant à préserver son intégrité territoriale, depuis la Marche verte jusqu’à la restauration de la circulation à El Guerguerat…

Dans la foulée, l’Algérie doit ranger plusieurs Etats dans la catégorie « pays hostile ». Y figureront la France, les Etats-Unis, l’Allemagne, les Pays-Bas, les pays du Golfe, l’Egypte, tous les pays qui ont ouvert des consulats à Laayoune ou Dakhla et d’autres encore. La liste est longue. Quant à l’Espagne, elle sait maintenant à quoi s’en tenir sur les méthodes peu orthodoxes du système algérien.

Le Maroc et l’Algérie, même tempérament

Au début, le but de l’Algérie était d’affaiblir le Maroc, de le séparer de la Mauritanie, le coupant de ses racines et, au-delà, du reste de l’Afrique. Désormais, Alger a monté la barre de plusieurs crans et ne vise ni plus ni moins que la création de la zizanie au Maroc.

Voilà pourquoi ni Houari Boumediene ni après lui aucun responsable algérien n’ont jamais voulu répondre à la question du roi Hassan II.

Ils ne peuvent pas dire: « C’est très simple, l’Algérie veut détruire le Maroc ».

Alors, ils s’abritent derrière le droit des peuples à l’autodétermination. Parfois ils évoquent les impératifs de sécurité de l’Algérie. Accessoirement, ils font courir des rumeurs, comme celle du fameux passage vers l’Atlantique.

« Nous n’acceptons pas le fait accompli » a dit le président algérien.

Cher ami, tu connais bien les Marocains. Mais vos dirigeants nous connaissent mal, apparemment. Dans les deux pays, nous avons, en gros, le même tempérament. Dans le bras de fer qui nous oppose depuis 1975, le Maroc ne cédera pas. Le Maroc assume tout ce qu’il fait et agit au grand jour, contrairement aux dirigeants de ton pays, grands adeptes des coups bas et des coups fourrés. Le Maroc est une force tranquille qui se bat à la loyale, – et le Maroc a de la ressource. Le plus sereinement du monde, sans hausser le ton ni menacer qui que ce soit, sans animosité à l’égard du peuple algérien, malgré la propagande maladroite de la junte qui veut nous dresser les uns contre les autres, solidement arcboutés sur nos convictions, nos valeurs et nos principes, nous disons: le Sahara est marocain, c’est le peuple qui le veut.

Cher ami, il y a certains, en Algérie, qui, pour couler le Maroc sont prêts à naufrager l’Algérie. Nous ne les laisserons pas faire.

Je crains d’avoir été long, mais il y a tellement de choses à dire.

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