Maroc-gouvernement : plus qu’un remaniement, une restructuration en profondeur

La formation du nouveau gouvernement El Othmani est assurément plus qu’un remaniement du gouvernement, une restructuration en profondeur, une nouvelle architecture rationalisée et moderne, puisqu’on assiste à la disparition complète de certains départements ministériels, qui existaient depuis des lustres, tels le ministère de la Communication (et de l’information) ou encore le ministère des Affaires générales et au resserrement d’autres, dans une logique d’efficacité et de cohérence.  


C’est incontestablement la première fois qu’il est procédé à un resserrement du cabinet, ramené à 22 ministres et ministres délégués, en plus du Secrétaire général du gouvernement, contre, auparavant, une quarantaine de ministres et Secrétaires d’Etat. Il s’agissait là d’une véritable dispersion des énergies, des tâches, des efforts, certainement préjudiciable à l’homogénéité du gouvernement et à l’harmonisation et la cohérence de ses objectifs. 

Le resserrement est également positif, en ce sens qu’il réduit la facture de fonctionnement du cabinet gouvernemental, qui est aujourd’hui une revendication de bon nombre de marocains. 
Le recentrage a tendu notamment à allier la culture et la jeunesse, deux secteurs dédiés ensemble à l’innovation et la création, l’économie et les finances et la fonction publique, aux fins  d’une refonte en profondeur de la fonction publique et des établissements publics, la diplomatie et la communauté marocaine à l’étranger, qui s’inscrit dans une logique naturelle ou enfin l’industrie et l’écologie, dont la jonction répond à une volonté d’innovation et de création de valeurs , tendant à la mise en place d’une économie verte. 

La disparition du ministère de la communication fait suite à la création d’un conseil national de la presse (CNP), un organe élu issu de la société civile, auquel sont désormais confiées les tâches de veiller sur le respect de la charte de déontologie professionnelle, et la délivrance des cartes professionnelles. Il appartient désormais aux membres de la profession de s’autogérer et de s’autoréguler, en toute autonomie, et sans interférence des pouvoirs publics, comme dans toutes les démocraties du monde. 


Le ministère délégué chargé des Affaires générales, de par l’expérience,  soulevait depuis un certain temps beaucoup de problèmes, en raison d’attributions hétéroclites et d’interférences sur d’autres secteurs, notamment le commerce et l’industrie et les finances. L’intitulé  «investissements» est également supprimé de ce nouveau format inédit, en raison de l’existence de multiples structures au niveau national et régional dont la principale tâche est la promotion des investissements.

  
La restructuration a, sous un autre angle, consolidé les pratiques démocratiques et le rôle des partis politiques, en opérant un dosage équilibré, alliant  dimension politique et compétences. L’engagement politique ne s’oppose pas, dans cet esprit, à l’expertise et l’expérience. Au contraire, l’objectif escompté, à travers cette nouvelle architecture gouvernementale, est d’imprimer une dynamique nouvelle à l’action du gouvernement, qui sera teintée d’efficacité et de cohérence, pour la satisfaction des attentes des citoyens et la réalisation des chantiers prioritaires. Il s’agit enfin d’un gouvernement «ramassé» d’action et de responsabilité, conforme aux vœux de SM le Roi , dans ses derniers discours et ses hautes directives royales, lors du premier conseil des ministres, mercredi, invitant le gouvernement à se mobiliser pour la réalisation  d’objectifs concrets. 


Cette nouvelle architecture du gouvernement,  en opérant une répartition claire des compétences et des responsabilités, pour parer à d’éventuelles interférences, favorise incontestablement la promotion des conditions favorables d’une nouvelle gouvernance, fondée sur l’efficacité, la responsabilité et  la cohérence. 

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