Maroc : la campagne d’exportation des primeurs retardée par les chaleurs estivales extrêmes

La campagne marocaine des primeurs accuse un nouveau retard d’un mois, conséquence directe des conditions climatiques éprouvantes de l’été. Selon le directeur général d’Orisud (entreprise marocaine de production et d’exportation de fruits et légumes frais installée à Agadir), Mohamed Ait Elmkadem, cité par Fresh Plaza, cette lenteur du démarrage, devenue récurrente, traduit la transformation profonde du climat agricole national.

Des semis dévastés par les vagues de chaleur

Le responsable d’Orisud a expliqué que «le retard dans le lancement de la campagne est une claire manifestation du changement climatique qui frappe le Maroc», avant de préciser que «ce phénomène a été aggravé cette année par les vagues de chaleur de l’été, lesquelles ont porté un coup sévère aux producteurs et perturbé les semis, compromettant ainsi toute la campagne d’exportation».

Selon Fresh Plaza, la canicule d’août a provoqué «d’importantes pertes de tomates et d’autres légumes tout juste plantés». Les cultures traditionnellement semées en juillet et août, destinées à ouvrir la saison dès septembre, «ont été gravement touchées». Il ajoute que de nombreux producteurs «ont hésité à replanter immédiatement, redoutant la prolifération de virus susceptibles d’affecter les tomates et les poivrons, particulièrement vulnérables aux températures élevées».

À ces difficultés, croit savoir Fresh Plaza, s’est ajoutée une raréfaction des semences. Le producteur souligne qu’«il est devenu ardu de s’en procurer, ce qui a encore retardé la replantation». Dans certaines exploitations, les champs demeurent en jachère ; ailleurs, «les semis viennent à peine de reprendre». Plusieurs agriculteurs ont même «converti leurs serres vers d’autres cultures, faute de semences disponibles».

Des répercussions commerciales attendues jusqu’au printemps

Les variétés les plus affectées sont «le tomate grappe et le poivron», tandis que «le tomate ronde résiste davantage», observe Ait Elmkadem. Le dirigeant estime toutefois que «le retard ne pèsera pas sur les volumes totaux, car le différentiel sera comblé vers mars ou avril».

Le véritable lancement de la saison est désormais prévu pour la mi-novembre, mais d’autres complications d’ordre commercial sont déjà redoutées. Le directeur général d’Orisud avertit que «ce grand décalage annonce une saison difficile sur le plan de la commercialisation». Il précise que «les producteurs n’ont pas pu honorer leurs contrats» et que «d’importants volumes de tomates, poivrons et autres produits arriveront simultanément sur les marchés, entraînant inévitablement une chute des prix».

Enfin, il juge «peu probable que l’on observe les habituels pics de prix de janvier et février», signe d’un marché déséquilibré par des récoltes tardives et une offre simultanée massive.

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