Le groupe Maroc Telecom a présenté des résultats au 30 septembre 2025 traduisant une stabilité financière robuste, soutenue par la vigueur de ses filiales africaines et par une stratégie d’investissement tournée vers la 5G. Malgré un marché national sous tension concurrentielle, le groupe parvient à maintenir des marges élevées et une structure d’endettement maîtrisée.
Le rapport fait état d’une «progression de la base clients de 1,8 %, à plus de 81 millions d’abonnés», impulsée par la croissance des filiales Moov Africa. Le chiffre d’affaires consolidé s’établit à «27,3 milliards de dirhams, en hausse de 1,2 % à taux de change constant», avec une accélération des revenus dans les filiales de +5,7 %. L’entreprise précise que cette évolution compense «le recul des activités mobiles au Maroc, affectées par la concurrence et un cadre réglementaire toujours restrictif».
Le résultat opérationnel avant amortissements (EBITDA) du groupe atteint «13,7 milliards de dirhams, avec une marge maintenue au niveau élevé de 50,2 %». Maroc Telecom souligne que la baisse de cet indicateur au Maroc «est partiellement compensée par la progression dans les filiales Moov Africa». Le résultat opérationnel (EBITA) s’élève, lui, à «10,6 milliards de dirhams», intégrant les rétrocessions perçues dans le cadre des accords mettant fin aux litiges relatifs au dégroupage.
L’EBITA ajusté ressort à «8,8 milliards de dirhams, en légère hausse de 0,3 %» et la marge demeure quasi stable, à 32,4 %. Quant au résultat net part du groupe, il s’élève à «5,5 milliards de dirhams», alors que le résultat net ajusté atteint «4,4 milliards de dirhams, en baisse modérée de 0,6 % sur un an».
Les investissements hors fréquences et licences enregistrent une «forte accélération de 36 %», représentant 23 % du chiffre d’affaires, en lien avec la préparation du lancement de la 5G. Le flux de trésorerie opérationnel (CFFO) s’élève à «6,5 milliards de dirhams», en intégrant le paiement de licences dans plusieurs filiales.
Maroc Telecom met en avant «une dette nette consolidée de 18 milliards de dirhams, équivalant à 0,9 fois l’EBITDA annualisé», ce qui illustre une structure financière jugée solide.
Évolutions nationales et africaines : la 5G au Maroc, la Data en Afrique
Sur le marché marocain, les neuf premiers mois de 2025 se caractérisent par un «recul de 3,3 % du chiffre d’affaires, à 13,9 milliards de dirhams». Le rapport impute cette baisse «à la pression concurrentielle et à la persistance d’écarts tarifaires entre les offres de Maroc Telecom et celles de ses concurrents». L’EBITDA national recule de 6,6 %, à «7,7 milliards de dirhams», avec une marge toujours soutenue de 55,1 %.
Le résultat opérationnel ajusté s’élève à «5,6 milliards de dirhams, en diminution de 3 %», tandis que les flux de trésorerie opérationnels atteignent «4,7 milliards de dirhams». Les investissements au Maroc, hors licences, bondissent de 44 %, à «3,4 milliards de dirhams», soit 24 % des revenus, reflet d’un effort marqué dans les infrastructures FTTH et 5G.
Le groupe souligne l’«attribution provisoire d’une licence 5G pour un montant de 900 millions de dirhams», assortie d’engagements de couverture de «45 % de la population à fin 2026 et 85 % à fin 2030».
À l’international, les filiales Moov Africa enregistrent un chiffre d’affaires de «14,2 milliards de dirhams, en progression de 5,7 % à taux constant». Cette croissance repose sur «l’essor de la Data mobile (+15,1 %), du Mobile Money (+23,2 %) et de l’internet fixe (+19,2 %)». L’EBITDA atteint «6 milliards de dirhams, en hausse de 3,9 %», pour une marge de 42,3 %.
Le résultat opérationnel ajusté s’élève à «3,25 milliards de dirhams, en amélioration de 6,1 %», tandis que les flux nets de trésorerie opérationnels reculent à «1,9 milliard de dirhams, du fait du paiement de licences». La dette nette des filiales atteint «11,5 milliards de dirhams, soit une hausse de 31,6 %».
Le groupe met en avant «une croissance soutenue de la Data et du haut débit fixe dans la plupart des marchés d’Afrique de l’Ouest et centrale», citant notamment «les hausses notables au Togo (+28 %), au Niger (+15,6 %) et en Côte d’Ivoire (+8,6 %)».
Structure financière et perspectives industrielles
La direction de Maroc Telecom se félicite de «la maîtrise des coûts et du maintien d’une marge d’exploitation élevée malgré la pression fiscale et réglementaire». Elle insiste sur «le rôle moteur du partenariat stratégique avec Inwi dans le déploiement des joint-ventures FTTH et 5G, destinées à moderniser les infrastructures et à élargir l’accès au très haut débit».
Dans ses perspectives, le groupe affirme «poursuivre sa transformation pour créer durablement de la valeur et accompagner la transition numérique sur l’ensemble de ses marchés africains».
Le rapport précise enfin que ces résultats reposent sur «des hypothèses raisonnables mais soumises à des incertitudes de marché et de change». Maroc Telecom reste coté «à la fois à Casablanca et à Paris», avec comme principaux actionnaires la «Société de participation dans les télécommunications (SPT, 53 %)» et «le Royaume du Maroc (22 %)».


