Maroc : une assurance-crédit publique pour soutenir les exportations vers les marchés stratégiques dès le 1ᵉʳ juin

Les autorités marocaines ont annoncé la mise en œuvre, à compter du 1ᵉʳ juin, d’un mécanisme public d’assurance-crédit destiné aux exportations, destiné à pallier les insuffisances du secteur privé dans la couverture de certains débouchés jugés déterminants. Ce dispositif, selon le secrétariat d’État chargé du commerce extérieur relevant du ministère de l’industrie et du commerce, permettra une couverture des exportations à hauteur de 7,5 milliards de dirhams (environ 811 millions de dollars).

Doté initialement d’un fonds de 100 millions de dirhams (soit près de 10,8 millions de dollars), ce mécanisme repose sur un système tarifaire ajusté en fonction du pays importateur et du degré de risque inhérent à chaque opération, ont précisé des sources relayées par la presse nationale.

Le gouvernement entend par ce biais offrir aux exportateurs marocains un appui là où les assurances privées jugent le péril trop élevé. «Cette couverture permettra d’atteindre des territoires jusque-là négligés, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, où le potentiel commercial est considérable mais mal encadré par les opérateurs privés», a déclaré une source proche du dossier.

Le schéma a été élaboré en concertation avec l’ensemble des acteurs publics et privés concernés. Il bénéficie des enseignements d’une étude de référence conduite à l’échelle internationale en partenariat avec l’Association marocaine des exportateurs (Asmex).

Ce diagnostic a mis en évidence une concentration marquée des flux marocains vers des zones jugées peu risquées, au premier rang desquelles figurent les pays européens et membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Les marchés dits «émergents» demeurent en revanche marginalisés, une lacune que les autorités souhaitent corriger.

L’instrument, dévoilé le 22 avril, sera adossé à un fonds public dédié et confié à Atlantic Re, société de réassurance placée sous contrôle de l’État et anciennement connue sous le nom de Société centrale de réassurance (SCR). Cette dernière assumera la couverture des risques, tout en encourageant la mobilisation conjointe des opérateurs agréés dans le domaine de l’assurance-crédit à l’exportation, grâce à un mécanisme de rétention collective.

Ce recours à une couverture publique, conçue comme un complément à l’offre privée existante, s’insère dans un dessein plus vaste : celui de réduire la dépendance commerciale du royaume aux marchés traditionnels et d’élargir son empreinte économique dans les régions en forte croissance, au premier rang desquelles figure le continent africain. Dans un premier temps, le dispositif couvrira les risques commerciaux et politiques afférents à quinze pays africains jugés prioritaires.

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