Mauritanie : hommage à Aissatta Kane, la première femme ministre

De nombreux hommages ont été rendus en Mauritanie à Aissatta Kane, première femme ministre de l’histoire de ce pays sahélien, militante féministe et écologiste, décédée à Nouakchott à 79 ans, a constaté jeudi l’AFP.

Née le 18 août 1938 à Dar El-Barka, dans le sud de la Mauritanie, Aissatta Kane, mère de cinq enfants, est morte le 10 août dans un hôpital de Nouakchott.

Ismaïl Ould Bedda Ould Cheikh Sidiya, Premier ministre mauritanien, ainsi que plusieurs de ses ministres, des chefs religieux et des représentants d’associations ont participé à ses funérailles.

Aissatta Kane a joué un rôle très important dans la généralisation de la scolarisation des filles en Mauritanie et son combat pour les droits de la femme pour lesquels elle s’est dépensée sans compter”.

Symbole de l’émancipation de la femme mauritanienne, Aissatta Kane a contribué à faire émerger un féminisme islamique progressiste.

Aissata Kane a été l’une des premières femmes scolarisées de Mauritanie, faisant ses études à Saint-Louis, alors capitale du Sénégal et de la Mauritanie

Après des études de sociologie à Bruxelles, elle regagne son pays en 1960, à son indépendance : elle y fonde l’Union nationale des femmes de Mauritanie (UNFM) et adhère au Parti du peuple mauritanien (PPM), parti unique à l‘époque.

Le premier président mauritanien, Moktar Ould Daddah, la nomme ministre de la Promotion de la famille et de la femme en 1975, poste qu’elle occupera jusqu’au coup d’Etat de 1978 qui renversa le président Ould Daddah. C’était la première fois qu’une femme est nommée ministre dans ce pays musulman et traditionaliste. Elle contribue à son poste à améliorer de manière significative les droits des femmes de son pays.

Le putsch de 1978 l‘éloigne de la vie politique mais elle n’en abandonne pas pour autant son combat national et international pour les droits de la femme, “sans violence et sans excès”, disait-elle.

En 1988, elle participe à Paris à la création de l’Association internationale des femmes francophones (AIFF). Elle a également fondé et dirigé la revue “Mariemou” consacrée à l‘émancipation de la femme mauritanienne.

Aissata Kane était aussi une écologiste convaincue et présidait une association mauritanienne pour la protection de l’environnement.

Une rue de Nouakchott avait été baptisée de son nom avant son décès.

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