Nouvelle reprise aujourd’hui à Salé du procès des assassins présumés de deux jeunes touristes, décapitées en décembre dernier dans le sud du Maroc, après trois reports.
Durant la brève audience du 30 mai dernier à Salé, deux suspects Abdessamad Ejjoud et Youness Ouaziyad ont admis avoir attaqué et décapité les deux jeunes femmes, selon l’AFP. Un troisième suspect, Rachid Afatti, a dit avoir effectué l’enregistrement des meurtres. “J’en ai décapité une (…), je regrette”, a déclaré Abdessamad Eijoud. “Ouaziyad a tué l’autre fille” , a-t-il ajouté, d’après la même source. “Nous aimions l’EI et nous priions Dieu pour lui”, témoignent-ils au passé.
Un quatrième homme, Abderrahim Khayali, 33 ans, a confirmé avoir accompagné le trio meurtrier dans le Haut-Atlas et être rentré chez lui avant la tuerie. Devant les juges, il a dit avoir « renoncé » après avoir été pris des remords.
Le tribunal doit entendre leurs complices présumés, parmi lesquels Kevin Zoller Guervos, Hispano-Suisse de 25 ans installé au Maroc après sa conversion à l’islam. La Cour avait consacré son audience du 30 mai à l’audition des quatre principaux accusés sur les faits qui leurs sont reprochés conformément aux procès-verbaux de la police judiciaire et du juge d’instruction, alors que leur défense a soulevé plusieurs vices de forme. Les meurtriers risquent théoriquement la peine de mort – toujours prononcée au Maroc même si un moratoire est appliqué de facto depuis 1993.
Pour rappel, Louisa Vesterager Jespersen, étudiante danoise de 24 ans, et son amie Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, ont été assassinées mi-décembre au nom du groupe jihadiste Etat islamique (EI) alors qu’elles campaient sur un site isolé dans le but d’entamer une randonnée en montagne, dans le Haut-Atlas (sud). Ce sont 24 personnes qui sont poursuivies dans cette affaire pour “constitution d’une bande pour préparer et commettre des actes terroristes, atteinte à la vie de personnes avec préméditation, possession d’armes à feu et tentative de fabrication d’explosifs en violation à la loi, dans le cadre d’un projet collectif visant à porter gravement atteinte à l’ordre public”.

