Mohamed Larbi Zitout : «le régime algérien a été humilié dans le dossier du Sahara occidental et celui de la lutte contre le terrorisme»

Mohamed Larbi Zitout a confirmé que l’armée algérienne, mise en accusation pour des faits des corruption, de détournements de fonds, de trafic de drogue et d’abus de pouvoir, est coupable, et que les révélations de Guermit Bounouira sont authentiques.

«Les arrestations continuent en Algérie, et les manifestations ne cesseront pas que le départ du régime ne soit pas définitif. La politique algérienne est fondée sur deux piliers : le Sahara occidental et la lutte contre le terrorisme. Le régime a perdu du terrain dans ces deux dossiers», a déclaré Larbi Zitout, ex-diplomate algérien aujourd’hui réfugié en Grande -Bretagne. «Les autorités continuent de cibler opposants politiques, militants, journalistes et internautes, multipliant poursuites judiciaires, harcèlement et condamnations. L’armée veut que ses scandales soient tenus secrets afin de préserver l’image de l’institution», affirme M. Zitout qui fait allusion à une lutte au sommet du pouvoir entre le président Tebboune d’une part et la Direction générale de la sécurité intérieure (DSI), la Direction générale de la documentation et de la sécurité (DDSE) et la Direction générale du renseignement technique (DRT) d’autre part.

Il a également indiqué que les révélations explosives de Guermit Bounouira l’ancien cadre militaire algérien, proche de l’ex-chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah, actuellement poursuivi pour haute trahison après avoir été extradé par la Turquie, ont poussé les autorités algériennes à reporter sine die des désignations au ministère de la défense. L’adjudant-chef à la retraite Guermit Bounouira a été placé en détention provisoire par le parquet militaire de Blida, près d’Alger, en compagnie d’un autre accusé, le commandant Hichem Darouiche, avant d’être condamné pour «divulgation d’informations classées secret défense touchant aux intérêts de l’Armée nationale populaire (ANP) et de l’État».

Il est à rappeler que le tribunal d’Alger a émis fin mars 2021 des mandats d’arrêt internationaux à l’encontre de Mohamed Larbi Zitout, un co-fondateur de Rachad et ancien diplomate algérien résidant au Royaume-Uni, et de trois activistes accusés d’appartenir à la même mouvance.

M. Zitout, 57 ans, est un des leaders du mouvement Rachad. Il a été nommé à l’ambassade d’Algérie en Libye en 1991 et s’est exilé à Londres en 1995 après avoir démissionné du service diplomatique. Dans ses enregistrements, M. Zitout dévoile la corruption endémique en Algérie. Il affirme qu’un grand colonel algérien a obtenu un poste de complaisance après un passage à Bruxelles par l’entremise de la fille du général Saïd Chengriha, un fait «symbole de la prévarication et de la déviation du régime politique algérien actuel.»

L’ex-diplomate algérien, bête noire du régime, est visé pour «gestion et financement d’un groupe terroriste ciblant la sécurité de l’État et l’unité nationale, faux et usage de faux et blanchiment d’argent dans le cadre d’une bande criminelle», selon le parquet algérien, instrument vindicatif du régime algérien.

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