Naissance de Tata Advanced Systems Maroc, symbole de la puissance militaire que Rabat et New Delhi érigent en pivot stratégique

Le ministre indien de la défense, Rajnath Singh, a inauguré mardi 23 septembre la nouvelle usine de Tata Advanced Systems Maroc, filiale de Tata Advanced Systems Limited (TASL), dans la province de Berrechid, près de Casablanca. Il a présenté ce projet comme un jalon marquant la place croissante de l’Inde dans la coopération internationale en matière de défense.

Lors de son discours, M. Singh a expliqué que «parallèlement au programme Make in India (Fabriqué en Inde), nous œuvrons aussi à Make with Friends (Fabriqué avec les amis), en collaborant avec des partenaires de confiance pour mettre au point et produire des technologies de pointe». Il a affirmé que l’usine de Berrechid illustrait cette vision et démontrait que «les industries indiennes ne se contentent pas de répondre aux besoins nationaux mais sont prêtes à accroître les capacités de défense de pays amis».

M. Singh a replacé cette implantation dans le cadre plus large des relations bilatérales, en indiquant que «ces dernières années, l’Inde et le Maroc ont multiplié les domaines de coopération, allant de l’énergie renouvelable aux engrais, des technologies de l’information au tourisme, et désormais un secteur essentiel, la défense et la production avancée».

Accueillant la présence de TASL au Maroc, il a ajouté que «l’établissement de cette unité constitue un moment historique, puisqu’il s’agit de l’une des toutes premières implantations à l’étranger d’une entreprise indienne d’armement».

Une implantation industrielle et technologique

Le ministre a détaillé l’envergure du site de Berrechid, précisant que «cette installation de 20 000 mètres carrés produira des véhicules blindés de combat de nouvelle génération, intégrant les plus récentes capacités de mobilité, de protection et de puissance de feu». Conçu en partenariat avec l’Organisation indienne de recherche et de développement pour la défense (Defence Research & Development Organisation, DRDO), ce programme témoigne, selon lui, «du savoir-faire indigène de l’Inde et du tissu de recherche et d’innovation bâti ces dernières années».

Il a souligné l’importance de l’intégration locale, affirmant que «dès l’origine, près d’un tiers des composants et sous-systèmes seront fournis et assemblés au Maroc, et cette part devrait atteindre la moitié de la production totale dans les années à venir».

M. Singh a insisté sur le caractère durable du projet, estimant que «ce n’est pas une simple transaction commerciale, mais un partenariat authentique qui développe des compétences au Maroc et pose les bases d’un développement partagé».

Selon lui, les retombées économiques sont tout aussi notables que les avancées technologiques, puisqu’«elles créeront de nombreux emplois directs et indirects pour les ingénieurs, techniciens et ouvriers marocains, stimuleront un réseau de fournisseurs et de petites entreprises, et apporteront un souffle de développement à la région de Casablanca et à ses alentours».

Enfin, il a replacé cette implantation dans une perspective géostratégique, soulignant que «le Maroc est reconnu comme une porte d’entrée vers l’Afrique et un trait d’union naturel avec l’Europe, le Moyen-Orient et l’Atlantique tandis que l’Inde, avec son essor industriel et technologique, s’affirme comme un pôle d’innovation et un partenaire fiable du Sud global».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *