Nasser Bourita à la CEDEAO : « le Maroc répondra présent à chaque fois que son soutien est utile »

Une session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur la lutte contre le terrorisme s’est ouverte ce samedi à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, avec la participation d’une délégation représentant le Souverain.

Une délégation composée du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, et du Directeur Général d’Études et Documentation, Mohamed Yassine Mansouri, représente le Roi Mohammed VI aux travaux de session extraordinaire de la CEDEAO, en partenaire de premier plan de la Communauté économique.

S’exprimant lors de cette session, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a exprimé que la présence du Maroc à cette Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) reflète « une marque de l’excellence des relations d’amitié et de coopération avec l’ensemble des pays de la région ».

Il a en outre précisé que cette présence symbolise aussi une expression de la solidarité du Royaume avec la République sœur du Burkina Faso, au lendemain des actes terroristes barbares qui l’ont endeuillée.

Par ailleurs, M. Bourita a souligné que la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest va réduire la menace terroriste qui plane sur cette région « qui n’en est ni typique ni consubstantielle ».

Il a également ajouté que cette région est riche de capitaux humain, naturel et immatériel. Elle est également riche par « sa position géostratégique centrale, au confluent des quatre coins de l’Afrique ». Toutefois, il a noté que ces richesses « s’expriment, encore trop souvent, moins en opportunités qu’en défis qui font d’ailleurs le lit du terrorisme ». Ces défis sont liés au taux de chômage, aux clivages communautaires, aux inégalités et aux mobilités humaines qui ne sont pas sûres ni ordonnées.

« La région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, bastion historique d’un Islam d’ouverture et de modération, est, aujourd’hui, dépeinte en espace de repli et d’instabilité structurelle, où florissent les trafics et où prolifèrent les groupes terroristes. J’en suis persuadé que cela ne reflète pas la nature de notre région, même si ça traduit parfois, malheureusement, un statu quo récent. C’est une poussée rageuse de violence », a-t-il précisé.

M. Bourita a rappelé que la région est passée d’un mouvement terroriste au début des années 2000 à une douzaine actuellement. Il a également souligné que Boko Haram, seul, a réalisé plus de 3.400 attaques depuis le début de la décennie, faisant 36.000 morts et que 2.922 morts ont été recensés à 912 attentats en 2018 et 4492 morts ont été recencés dans les 5 premiers mois seulement de 2019.

« La recette miracle contre le terrorisme reste à trouver. Mais, les bonnes pratiques existent déjà. Nous en avons tous consolidé quelques-unes. Celles du Maroc sont éprouvées par une expérience nationale réussie, et portées par une adhésion large à l’intérieur et à l’extérieur du Continent africain », a-t-il fait savoir.

M. Bourita a présenté par la suite l‘approche adoptée pour le Maroc pour lutter contre le terrorisme. Elle est « coopérative et humaine : Coopérative, car le Maroc a été pionnier dans la détection de la menace terroriste dans la région du Sahel et du Sahara », et humaine compte tenu du fait qu’elle est « articulée autour d’un triptyque indissociable : sécurité, développement humain et formation ». Il a également mentionné que l’expérience marocaine en matière renseignement et de contre-terrorisme, est reconnue et appréciée à l’échelle régionale et internationale.

L’expérience marocaine a prouvé que le développement humain est la clé de la durabilité de l’action contre le terrorisme. M. Bourita a rappelé que la dimension de formation est tout aussi fondamentale. Il a également fait savoir que le Maroc a toujours été convaincu que la CEDEAO est l’espace le mieux adapté pour gérer une approche structurée et mutualisée de la problématique sécuritaire du Sahel.

Ainsi, M. Bourita a exprimé le souhait du Maroc de former une coalition internationale de lutte contre le terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Il a également précisé que le Maroc répondra présent à chaque fois que son soutien est utile, notamment en matière de formation des forces de sécurité, d’échange de renseignement, de formation des prédicateurs, afin de préserver les valeurs de tolérance authentique de l’Islam en Afrique.

A noter que le sommet extraordinaire de Ouagadougou est une recommandation de la dernière session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, tenue en juin dernier à Abuja au Nigeria. En prélude à ce sommet, le Conseil de Médiation et de Sécurité de la CEDEAO a tenu jeudi une session extraordinaire afin de réaffirmer la détermination des États membres de la CEDEAO à œuvrer collectivement pour prévenir et combattre plus efficacement le terrorisme, renforcer la coopération et la coordination et redéfinir les domaines prioritaires des États membres.

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