Patrice Motsepe élu par acclamation à la tête du football africain et remercie Fouzi Lekjaâ

Sa candidature avait été annoncée en novembre 2020. À 59 ans, le magnat sud-africain Patrice Motsepe est devenu, ce vendredi, le nouveau patron de la Confédération africaine, après avoir su rallier ses trois concurrents.

Lors de son discours à l’issue de sa victoire, le nouveau patron du foot africain a remercié «[son] hôte» et «[son] frère Fouzi (Lekjaâ)». «Vos compétences dans le domaine du football sont excellentes (…) vraiment vous méritez tous nos applaudissements. J’exprime ma gratitude également au Roi Mohammed VI. Je voudrais également remercier le peuple marocain et le Comité exécutif de la CAF».

Enfant d’un township, milliardaire et désormais à la tête de la CAF (Confédération africaine de football). Patrice Motsepe a été choisi ce 12 mars pour prendre les rênes du football africain à l’issue de l’assemblée générale élective de la Confédération, à Rabat. Son arrivée à ce poste constitue une surprise, l’entrepreneur s’étant toujours dit trop occupé pour prétendre à ces fonctions.

Celui qui a fait de l’unité son credo a pourtant réussi à convaincre ses concurrents de lui laisser la voie libre. Les trois autres candidats au poste, l’Ivoirien Jacques Anouma, le Sénégalais Augustin Senghor et le Mauritanien Ahmed Yahya, se sont ainsi retirés à son profit lors d’une cérémonie célébrant l’unité africaine à Nouakchott (Mauritanie), en marge de la finale de la CAN-U20.

Patrice Motsepe est le premier Noir milliardaire d’Afrique du sud. Aujourd’hui, selon le dernier classement Forbes, il est la dixième fortune du continent. Ses 2,6 milliards de dollars font de lui le troisième homme le plus riche du pays.

Des liens familiaux avec le pouvoir

Sans faire de politique, Patrice Motsepe n’est pas pour autant éloigné des cercles du pouvoir. Sa sœur aînée, Tshepo Motsepe, est l’épouse du chef de l’État, Cyril Ramaphosa. Une autre de ses sœurs, Bridgette Motsepe, est la seule femme à la tête d’une industrie minière en Afrique du Sud, et est mariée à Jeff Radebe, un des cadres du Congrès national africain (ANC, le parti au pouvoir), plusieurs fois ministre.

L’homme  est aussi philanthrope. Il est le premier Africain à promettre, en 2013, de faire don de la moitié de sa fortune à des œuvres de charité dans le sillage de la campagne The Giving Pledge, initiée par Warren Buffett et Bill Gates. Récemment, sa fondation a promis de verser un milliard de rands (soit un peu plus de 50 millions d’euros) pour lutter contre la pandémie de la Covid-19 en Afrique du Sud.

En 2004, sa fortune lui ouvre aussi les portes du monde du football. Il devient le président du FC Mamelodi Sundowns, le club  le plus titré d’Afrique du Sud qui, sous sa tutelle, enrichit encore son palmarès de sept titres supplémentaires de champion. La formation de Pretoria remporte également la Ligue des champions africaine en 2016 face à Zamalek puis la Supercoupe d’Afrique.

Trois concurrents plus expérimentés que lui

Malgré ces succès, la candidature de Patrice Motsepe à la CAF en novembre dernier crée la surprise. Car il reste peu connu dans le monde du football par rapport à ses ex-concurrents pour le poste. Le Sénégalais Augustin Senghor, l’Ivoirien Jacques Anouma et le Mauritanien Ahmed Yahya sont tous d’anciens ou actuels présidents des fédérations de leurs pays, une quasi-obligation en temps normal pour briguer le poste de président de la CAF.

Le consensus s’est propagé. Lors d’une rencontre à Rabat le week-end du 27 février, les fédérations marocaine et égyptienne invitent les trois candidats ouest-africains à se ranger derrière le Sud-Africain en échange de postes : Jacques Anouma, Augustin Senghor et Ahmed Yahya deviendront respectivement conseiller, deuxième et premier vice-présidents

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