Au port de Rouen, le principal exutoire du blé hexagonal, le prix de la première catégorie s’établissait à 242 dollars la tonne, concédant deux dollars par rapport à la moitié d’avril. Depuis un an, les cours oscillent entre 223 et 277 dollars la tonne.
Au cours de la semaine écoulée, trois navires chargés de blé français ont quitté le port de Rouen à destination du Maroc, emportant au total un peu plus de 100 000 tonnes, selon des données portuaires disponibles consultées par Barlamane.com.
Ce mouvement témoigne de l’importance stratégique que conserve Rabat pour l’exportation céréalière française en dépit du reflux généralisé des prix constaté sur les marchés européens. Alors que les cotations du blé tendre continuent de s’effriter sous l’effet d’une météo favorable aux cultures tant en Europe occidentale qu’en Russie, les opérateurs français s’emploient à préserver leur présence sur les débouchés méditerranéens traditionnels.
Au port de Rouen, principal point d’embarquement de la production française, le prix du blé de première catégorie s’affichait jeudi 24 avril à 242 dollars la tonne, en recul de deux dollars par rapport à la semaine précédente. Cette baisse, quoique modérée, s’insère dans une tendance plus large de repli observée depuis plusieurs semaines, alimentée par des perspectives de récolte jugées prometteuses.
Le regain des précipitations en France et en Allemagne, conjugué à une amélioration des conditions agricoles en Russie et dans les plaines méridionales des États-Unis, nourrit l’espoir d’abondantes moissons pour la campagne 2025. Le dernier rapport de l’organisme européen MARS prévoit d’ailleurs un rendement moyen de 6,03 tonnes de blé tendre par hectare dans l’Union européenne, soit une progression notable de 4,5 % par rapport à la moyenne quinquennale.
Sur le plan diplomatique, si les relations franco-algériennes connaissent quelques tensions susceptibles de peser sur les exportations, le Maroc demeure un partenaire de premier plan pour le blé français. Les expéditions en direction du port de Casablanca et d’autres terminaux marocains confirment cette constance, dans un environnement commercial où la concurrence russe et ukrainienne, particulièrement active, impose une vigilance accrue.
Le contexte monétaire n’est pas étranger à ces évolutions. Après avoir connu une embellie au début du mois, l’euro a effacé une partie de ses gains face au dollar, retrouvant jeudi le seuil de 1,1365 dollar. Cette relative dépréciation pourrait, si elle se prolongeait, redonner quelque avantage compétitif aux céréales françaises sur les marchés extérieurs.
En attendant les premières moissons de la campagne nouvelle, les exportateurs français misent sur une accélération des expéditions vers leurs marchés traditionnels, parmi lesquels le Maroc occupe désormais une place plus que jamais essentielle.