Pour une économie moins capitalistique, plus sociale et plus concernée par les jeunes

Le Directeur de recherche en démographie de l’Institut national français d’études démographiques (INED), Youssef Courbage, a plaidé jeudi à Rabat en faveur d’une réorientation des investissements publics vers « la priorité que sont le social et l’emploi des jeunes ».

Lors d’une présentation sous le thème « Perspectives démographiques et croissance économique », le Directeur de recherche en démographie de l’Institut national français d’études démographiques (INED), Youssef Courbage, a appelé à inciter le secteur privé à créer davantage d’emplois et à orienter les champions nationaux vers une économie moins capitalistique, plus sociale et plus concernée par les jeunes, l’emploi et le chômage.

Il a relevé, dans ce sens, que l’ensemble des emplois générés ne sont pas tous conformes aux normes et qu’une partie de ceux qui occupent les postes « les vivent comme des formes de chômage déguisé ou une solution d’attente dans l’espoir d’occuper des emplois plus stables et mieux rémunérés ».

Le chercheur a, d’autre part, souligné qu’il existe de plus en plus de jeunes scolarisés à un niveau plus élevé au Maroc qui prolongent leurs études et qui sont donc moins enclins à travailler dans l’immédiat, notant que l’image plutôt optimiste de la démographie marocaine « pourrait être compromise par une participation trop faible des jeunes à l’emploi ».

Citant des projections dans ce sens, M. Courbage a indiqué que les jeunes ne devront plus être surreprésentés dans la population dès 2020 et à fortiori en 2050. Dans les prochaines décennies, il y aura moins d’habitants au Maroc « qui seront mieux nourris, mieux soignés, mieux éduqués et en meilleure santé ce qui constituera une source de dynamisme économique dont le pays devrait tirer profit », a fait observer le démographe.

A noter que sur le registre de la fécondité marocaine, l’expert a souligné que l’indice synthétique de fécondité passera de 2,19 enfants par femme à 1,80 en 2050, c’est à dire selon lui « moins de ce qu’il faut pour que les générations se renouvellent ».

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