Quelle intégration pour le secteur privé dans la ZLECA ?

Dans le cadre d’un séminaire sur l’impact potentiel de la Zone de Libre-échange continentale africaine (ZLECA) sur les économies maghrébines, prenant place le 11 et 12 novembre à Rabat, le rôle du secteur privé et son implication ont été discutés

L’un des défis majeurs liés aux négociations autour de la ZLECA et sa mise en place est relatif au degré et la qualité de l’implication du secteur privé. Un secteur privé et informé conditionne la réussite de la ZLECA, son intégration permet de mieux positionner les offres des pays sur les secteurs, branches et activités porteurs et en tirer un bénéfice optimal, mais aussi constituer une première étape pour l’ouverture commerciale de ces entreprises sur le reste du continent. Ainsi, Mme Bilen Mammo, Conseillère principale au sein du Ministère des finances éthiopien a affirmé que « l’intégration du secteur privé dans cette première phase de négociation de la ZLECA est primordial » puisque l’Afrique représente un certains nombre d’avantages liés à sa démographie, sa superficie et sa géographie qui peuvent être exploités tant par le secteur public que le secteur privé.

A l’exception de certains pays, le secteur privé dans le continent semble avoir été peu ou pas considéré, et ses aspirations ont été ignorées dans les offres gouvernementales lors des négociations. Pour Mondher Mimouni, Chef Commerce et intelligence du marché au Centre du Commerce international (ITC), il y a un certain problème de structure dans le secteur privé. Les efforts devraient être dirigés, au fur et à mesure, et en priorité, à faire du secteur privé un acteur économique fort et pondérant. Il précise que la majorité du tissu économique privé africain est composé de petites et moyennes entreprises, qui se dirigent surtout vers les marchés traditionnels, et qui ont un souci de symétrie de l’information par rapport aux grandes entreprises, puisque certaines informations leurs sont trop coûteuses et ainsi, difficiles d’accès.

De son côté, Mme Nermine Abulata, Conseillère auprès du Ministre du Commerce et de l’industrie égyptien, affirme que l’Egypte, en tant que président actuel de l’Union Africaine et pilote de la ZLECA, fournit plusieurs efforts en termes de promotion de la chaîne de valeur régionale, afin de tirer le meilleur profit des entreprises dans tous les coins du pays. Elle attache ainsi une importance primordiale aux secteurs de priorité, comme les infrastructures, les énergies renouvelables, la digitalisation. Mme Abulata a affirmé que « le futur est en Afrique puisque le reste des continents arrivent à leur point de saturation », ajoutant que le secteur privé joue un rôle primordial dans ce « futur ».

La conférence a été assurée par différents représentants d’acteurs économiques maghrébins, notamment la conseillère du ministre du Commerce et de l’Industrie, Mme Nermine Abulata, le Chef commerce et intelligence du marché du Centre du Commerce international, M. Mondher Mimouni, la Conseillère principale du Ministère des finances éthiopien, Mme Bilen Mammo, et M.Mohamed Badr, Conseiller principal au Parti de la Justice et développement (PAM).

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