Quels sont les dessous de la campagne saisonnière anti-Maroc menée par Forbidden Stories ?

Autant le rôle de garde-fou des régulateurs et observateurs de la presse est important en ce sens où il veille sur le bon fonctionnement de la profession dans le cadre des lois internationales qui la règlementent, autant bénéficier d’un tel rôle ou se l’octroyer en tant qu’agence privée relève d’une grande responsabilité qui exige recoupements des informations, probité, objectivité, analyse et indépendance de toute immixtion politicienne ou économique. 

Est-ce le cas de Forbidden Stories qui, de plateforme-tiroir protecteur de données et d’enquêtes de journalistes s’estimant en danger (ainsi que l’annonce leur rubrique « à propos de nous » sur leur site), s’est érigée en gendarme donnant le bâton au Maroc ; et ce, la veille de la fête du trône en 2020 et encore une fois à la même période, en 2021 ? Le calendrier procède d’un cycle répétitif trop flagrant pour ne pas le questionner de manière journalistique. 

Car c’est de cela qu’il s’agit. Exercer le métier de journaliste c’est pouvoir commenter, analyser, enquêter en toute liberté déontologiquement sur les sujets qui interpellent ou fâchent. 

Pour rappel, Forbidden stories était derrière la publication de la vingtaine d’articles, l’année dernière, sur « l’usage abusif » par le Maroc de l’outil de surveillance numérique israélien « Pegasus ». La plateforme internet rempile cette année, encore une fois, à la veille de la fête du Trône sur le même sujet. 

Aujourd’hui, les services de police et de renseignement marocain sont accusés de surveiller, « 35 journalistes au Maroc, Algérie, France et en Espagne”, des avocats, des sommités politiques, des chefs d’Etat et de gouvernement, des ministres, des diplomates au Maroc, en France, en Espagne, en Algérie, en Belgique et globalement dans toute l’Afrique. 

Vrai ou faux ? comment en être sûr quand on est juste une caisse à résonnance de la voix de journalistes de par le monde ? Comment en être sûr quand on n’est pas soi-même une agence de renseignement, s’interroge une source autorisée qui s’est confiée à barlamane.com? A Forbidden stories de nous dire ses sources ou tout au moins ses données. Car que des journalistes révèlent des affaires d’espionnage de temps à autre, l’entendement humain peut le comprendre, puisqu’un scoop à la wikileaks est le genre de dossier  exceptionnel qui sort une fois tous les 10 ans, ici ou là, au vu de la capacité journalistique à infiltrer les services de sécurité considérant justement le secret et la sécurité dont s’entourent le renseignement à l’échelle mondiale. Mais éditer une enquête sur le même pays une fois par an, cela dépasse le coup de chance. Cela s’apparente à de l’infox ou à de la propagande.

Ce qui nous le fait dire c’est que Forbidden Stories, sans sourciller, annonce que le renseignement marocain … s’auto-surveille (sic !) puisqu’il ciblerait “une dizaine de personnes de l’entourage proche du roi, ainsi que plusieurs autres en charge de la sécurité du Souverain ». Quelle est la logique d’acheter un système de surveillance afin d’atteindre des cibles externes, selon la plateforme, pour au final s’auto-surveiller ? d’autre part, comment un des services de renseignements les plus enviés de la planète, le plus sollicité pour des partenariats de surveillance anti-terroriste, peut-il être un morceau de gruyère pour une agence de journalistes deux ans consécutives ? Si Forbidden Stories est sûre que la sécurité rapprochée du roi Mohammed VI est surveillée par le logiciel Pegasus, qu’il nous dise par qui!! Et puis, nous n’avons jamais entendu un chef d’Etat, un ministre, un diplomate étranger se plaindre d’être surveillé par le Maroc !

Cette « enquête » n’est, ni plus ni moins, qu’une nouvelle attaque parmi tant d’autres, auxquelles le Royaume s’est habitué à l’approche de la fête du trône, poursuit notre source. Elle semble également viser des domaines où le Maroc est déclaré sur le plan international en avance qu’il s’agisse de protection de données, ou de l’excellence de ses services de renseignement qui concourent à la stabilité régionale et la stabilité dans de nombreux pays partenaires. 

Comment le Maroc, qui a signé la convention européenne de la protection des données et s’est volontairement soumis à une réglementation des plus strictes, peut-il l’enfreindre et être ainsi la cible de Forbidden Stories ?

Pour information, le Maroc est doté d’une commission de protection des données (CNDP) d’une agence nationale de régulation  des télécoms l’ANRT qui veillent à la protection des droits cybernétiques, et octroient le recours judiciaire et non judiciaire à tout citoyen marocain victime d’une action illégale de surveillance. Il convient également d’informer Forbidden Stories que le Maroc est aussi doté d’une Direction Générale de la Sécurité des Systèmes d’Information (DGSSI), qui édifie régulièrement les Marocains sur les différentes menaces cybernétiques qu’ils encourent, et les solutions techniques pour enrayer les velléités de prise de contrôle par un tiers, des données professionnelles et personnelles stockées dans leurs smartphones.

Le Maroc est, par ailleurs, doté d’une commission du droit d’accès à l‘information (CDAI), pour tout journaliste et citoyen lambda qui requiert une information. Le délai de réponse à toute information publique pour un journaliste est de 5 jours, et est évidemment, plus rapide que pour un non journaliste. Forbidden Stories aurait dû commencer, ou tout au moins, solliciter ces organes en enquêtant sur « la surveillance » au Maroc.  

Mais évidemment, Forbidden Stories est bien conscient de tous ces outils de régulation de protection des données et du citoyen.

Diffuser des informations sans enquêter auprès de tous les acteurs internes nécessaires pour cerner un sujet qui se veut d’investigation, relève de deux procédures : soit d’un service de renseignement avec ses propres moyens non publics soit d’un agenda de déstabilisation d’une force émergente dans une région, d’un système politique qui innove sans cesse, qui dérange (dont le dernier outil pour se développer repose sur un  travail collaboratif et inclusif de toutes les catégories de la nation : le NMD).  

La question qui demeure est : qui ? Une chose est sure : la fête et l’allégresse qui entourent la fête du Trone n’en seront pas perturbées. Pour n’évoquer que trois raisons depuis 2020, largement compréhensibles par un lectorat non averti des liens entre la monarchie et les Marocains, à travers UNE question :  quel chef d’Etat a pu offrir une sécurité sanitaire, alimentaire, territoriale aux citoyens de son pays, malgré les conditions économiques difficiles du pays en dehors de la pandémie ?

Les Marocains ne le savent que trop. Le Maroc dérange. Il dérange par sa stabilité dans un environnement en ébullition. Il dérange par son audace et parce qu’il s’est affranchi de toute tutelle et prend ses décisions seul en fonction de ses intérêts, et seulement de ses intérêts !

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