Révélations sur des livraisons de gaz naturel algérien à des bases militaires israéliennes

D’après des révélations obtenues par des médias italiens, des cargaisons de gaz naturel en provenance du gisement algérien de Hassi Messaoud auraient été acheminées vers des bases militaires israéliennes, dans le cadre d’une opération secrète menée au plus haut niveau de l’appareil militaire algérien.

Selon les informations ébruitées, des documents officiels, dont la publication exhaustive est annoncée, établiraient l’implication directe du secrétaire privé de Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’armée algérienne, dans la coordination logistique avec la partie israélienne afin d’assurer la continuité des expéditions.

Un réseau discret, appuyé par des circuits financiers suisses

Les premiers éléments dévoilés mentionnent non seulement les détails précis des cargaisons — incluant les numéros des navires, les noms des compagnies maritimes affrétées et les identifiants des expéditions — mais également l’existence d’un compte bancaire conjoint établi en Suisse. Ce compte serait directement relié tant à Saïd Chengriha qu’au frère de l’épouse du président Abdelmadjid Tebboune.

L’enquête promet de dévoiler prochainement l’architecture complète de ce circuit financier occulte, laissant entrevoir de possibles ramifications politiques et diplomatiques de grande ampleur.

Possible détournement du gaz exporté vers l’Égypte

Fin 2024, la députée Noura Khrebouch, élue sous l’étiquette de la formation islamiste Mouvement de la société pour la paix (MSP), a adressé une question orale au ministre de l’énergie, Youcef Yousfi, concernant la destination finale du gaz algérien exporté vers l’Égypte, à la suite de rumeurs persistantes laissant entendre que des volumes de ce gaz pourraient transiter, par voie détournée, vers Israël.

Dans un document transmis à la presse, Mᵐᵉ Khrebouch souligne que plusieurs organes de presse, notamment européens, évoquent la possibilité pour l’Égypte de réexporter une partie du gaz algérien vers l’État hébreu. La parlementaire s’inquiète de ce que ce transfert se ferait “de manière frauduleuse”, en dépit du caractère sensible des relations diplomatiques algériennes, Alger réaffirmant de manière constante son refus de toute normalisation avec Israël.

Selon les informations relayées par ces médias, Le Caire, lié à Alger par des accords commerciaux énergétiques, aurait augmenté ses importations de gaz algérien de 400 à 500 millions de mètres cubes par jour, bien que ses besoins journaliers soient officiellement estimés à 400 millions de mètres cubes. En parallèle, l’Égypte maintient des contrats d’exportation de gaz vers Israël, nourrissant les soupçons sur l’origine effective des volumes transférés.

Le contrat liant la compagnie publique algérienne Sonatrach à l’entreprise égyptienne Egyptian Natural Gas Holding Company (EGAS) prévoirait, selon les éléments disponibles, un tarif préférentiel oscillant entre 0,70 et 1,5 dollar pour un million d’unités thermiques britanniques, un prix inférieur aux standards internationaux.

Ni Alger ni Le Caire n’ont jusqu’à présent fourni de déclaration officielle pour confirmer ou démentir ces allégations, ce silence entretenant un lourd climat de suspicion.

Mᵐᵉ Khrebouch a déclaré souhaiter «lever toute ambiguïté» sur cette affaire qu’elle juge «d’une gravité extrême» eu égard aux principes politiques auxquels l’Algérie demeure fidèle. Elle exige des garanties formelles quant aux mécanismes encadrant l’utilisation du gaz algérien exporté ainsi que des mesures pour prémunir Sonatrach contre tout risque de manœuvres contractuelles abusives.

Le journaliste Abdelwakil Blamm estime que «le régime militaire au pouvoir au Caire n’a jamais dissimulé ses relations étroites avec Tel-Aviv», jugeant plausible que des opérations de revente aient lieu. Toutefois, il exprime ses doutes quant à la capacité du Parlement algérien à obtenir une réponse claire, estimant que le régime cherchera à minimiser l’affaire.

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