Saadeddine El Othmani : diligence et retards dans les affaires de l’Etat, selon les affinités partisanes

Le chef du gouvernement, Saadeddine El Othmani, ferait-il du favoritisme dans l’exercice de sa fonction ou s’agit-il «simplement» d’incompétence dont parlent les Marocains sur les réseaux sociaux Aux lecteurs de juger :

El Othmani a récemment adressé une correspondance à Noureddine Bensouda, trésorier général du royaume (TGR) dans laquelle il ordonne le déblocage, en violation des textes réglementaires, des émoluments de quatre responsables du ministère de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, le département dirigé par Abdelkader Amara, cadre du parti de la justice et du développement.

La «requête» expresse ou plutôt l’ordonnance du chef de l’exécutif au trésorier général du royaume concerne Adil Bahi, directeur de la stratégie des programmes et de la coordination, Abdellah Ismaili, directeur des affaires techniques et de la relation avec les professionnels, Mohamed Briouig, directeur de l’institut supérieur des études maritimes et Nour-eddine Dib, directeur des transports routiers et de la sécurité routière.

Selon les sources de barlamane.com, l’initiative du chef du gouvernement répond à la demande de son frère du parti de la lampe Abdelkader Amara, suite au refus de Nourredine Bensouda de procéder au paiement des salaires de ces directeurs, nommés en 2019. A la TGR, indiquent les mêmes sources, on soutient que Amara n’a pas daigné lui fournir une copie de la «décision de désignation de la commission d’appel à candidature» pour les postes en question, ni les «procès-verbaux des délibérations» de ladite commission, comme l’exige l’arrêté numéro 713-18 du ministre des finances. Cet arrêté, qui date du 12 mars 2018, fixe en effet les pièces justificatives des propositions d’engagement et de paiement des dépenses du personnel d’État.

L’année dernière, Saadeddine El Othmani avait cherché, en vain, à amender ce texte de loi, et la révision visait notamment l’alinéa 13 relatif aux documents à fournir par les départements ministériels à la TGR pour le déblocage des salaires des personnes nommées aux fonctions et emplois supérieurs, notamment les postes de directeur central, secrétaire général, chef de cabinet, et chef de division.

Sur un autre registre -mais toujours dans le cadre de la «bonne marche» et de la réglementation en vigueur des institutions de l’Etat- il est impératif de noter que le chef de l’exécutif n’a pas encore émargé l’arrêté fixant les attributions et les missions du ministre de l’industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique, conformément à l’article 4 de la loi numéro 65-13. Laquelle loi, régit l’organisation et la conduite des travaux du gouvernement et la situation juridique de ses membres. Dans ce cadre, Moulay Hafid Elalamy est en droit de se demander si ce retard n’était pas motivé par l’entêtement de Aziz Rabbah, ministre de l’Energie, des Mines et du Développement durable, à maintenir dans le giron de son département l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE), alors que cet établissement devrait être rattaché au département de l’économie verte relevant du ministère de l’industrie et du commerce.

Dans le même ordre d’idées, le chef du gouvernement tarde à nommer les membres du Conseil de l’Autorité nationale de Régulation de l’Electricité à (ANRE) qui relève de ses prérogatives et de celle des présidents des deux chambres du Parlement. Ils sont tenus, en vertu de la loi 48-15 portant sur la création de cette agence, de désigner trois membres chacun ayant des compétences en matières juridique, économique et dans le domaine énergétique. Le retard perdure depuis la création de cette instance bien que son président Abdellatif Bardach ait adressé plusieurs correspondances à El Othmani pour attirer son attention sur la nécessité de la mise en œuvre, dans les meilleurs délais, des dispositions du texte de loi précité. Selon les sources de barlamane.com, Bardach précise dans ses correspondances, qu’à défaut de nominations du Conseil, cette autorité demeure dans l’incapacité d’exercer ses attributions, dont le recrutement du personnel et l’adoption du règlement spécial relatif aux adjudications de ses appels d’offres, ainsi que la régulation du secteur de l’électricité.

On se souvient de la célérité avec laquelle El Othmani avait signé le document relatif à la retraite exceptionnelle de 70.000 dh net par mois au profit d’Abdelilah Benkirane. Si notre mémoire à barlamane.com est bonne, El Othmani avait reçu les instructions le 30 octobre et a ordonné le 31 octobre au ministre des Finances de les exécuter.

Des cas similaires sont malheureusement nombreux et interpellent les Marocains et les partis politiques, notamment les alliés du PJD au gouvernement.

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