Dans une déclaration largement diffusée, l’activiste algérien Saïd Bensedira, connu pour avoir été un temps proche de l’ancien ministre de la défense et général Khaled Nezzar, mort fin 2023, a vivement critiqué la direction politique actuelle de l’Algérie tout en attribuant au Maroc ce qu’il considère comme une victoire politique et diplomatique majeure dans le dossier du Sahara.
Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, Saïd Bensedira a estimé que «le Maroc a triomphé», adressant ses félicitations à trois hauts responsables marocains qu’il qualifie d’architectes de ce succès : Yassine Mansouri, directeur général des études et de la documentation (DGED, renseignement extérieur), Abdellatif Hammouchi, directeur général de la sûreté nationale et de la surveillance du territoire (DGSN-DGST), et Nasser Bourita, ministre des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger.
Dans ses propos, il affirme que «le Maroc a remporté une victoire éclatante grâce à sa finesse politique, l’intelligence de ses services de renseignement et la maîtrise de sa communication», insistant sur le fait que Rabat a su «transformer un dossier complexe en une démonstration d’efficacité et de cohérence nationale».
Appui croissant au Maroc dans les capitales occidentales
L’analyse de M. Bensedira intervient dans un contexte où le Maroc voit sa position diplomatique fortifiée auprès de plusieurs chancelleries occidentales. Paris, Madrid et Washington ont, ces dernières années, réaffirmé leur appui à la proposition marocaine d’autonomie, jugée sérieuse et crédible par le Conseil de sécurité. À Bruxelles, nombre de responsables européens considèrent la stabilité du pays comme un pivot stratégique pour la sécurité énergétique et migratoire du continent. Rabat, par une politique extérieure étendue et une diplomatie de proximité, a su maintenir des liens étroits avec les principales capitales européennes tout en élargissant son champ d’influence vers l’Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient. Cette reconnaissance progressive, appuyée par les grandes puissances, conforte le Maroc dans sa lecture d’un rapport de force désormais favorable sur le dossier saharien.
Attaques frontales contre la présidence algérienne
Dans le même enregistrement, Saïd Bensedira s’en prend violemment au président algérien Abdelmadjid Tebboune, qu’il accuse d’avoir «conduit le pays au bord du gouffre». Il ajoute que «la politique de Tebboune a échoué de manière retentissante, faisant perdre à l’Algérie les fruits des sacrifices consentis par les présidents précédents». L’activiste va plus loin, affirmant que «l’Algérie a dilapidé le dossier du Sahara occidental» et que «le Maroc, par son esprit de justesse et sa maîtrise des équilibres, a remporté la partie». Il conclut en déclarant que «les Algériens doivent désormais faire preuve d’esprit sportif et reconnaître la victoire du voisin marocain».
Ces propos, perçus comme une charge sans précédent contre la hiérarchie politique d’Alger, traduisent la profonde fracture au sein des cercles nationalistes algériens quant à la gestion du dossier saharien, devenu le symbole d’un échec diplomatique et politique que certains, à l’instar de Bensedira, imputent directement à la présidence Tebboune, en froid avec plusieurs capitales européennes.