Scandale au congrès du PJD, alors que son aile religieuse accueille un fervent partisan du Polisario très hostile au Maroc

Le Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste, opposition) tient depuis samedi 26 avril son neuvième congrès national au complexe de la jeunesse et de l’enfance de Bouznika (région de Rabat-Salé-Kénitra), en vue d’élire une nouvelle direction chargée de conduire la formation d’Abdel-Ilah Benkiran jusqu’aux élections législatives et communales de 2026. Mais l’événement, censé ouvrir une nouvelle page, est éclaboussé par la polémique : le prédicateur mauritanien Mohamed Hassan Ould Deddew, connu pour son hostilité à l’intégrité territoriale du Maroc, figure parmi les personnalités mises à l’honneur. Mohamed Hassan Ould Deddew, président du Centre de formation des oulémas (fermé en 2018 par les autorités mauritaniennes), est également membre influent de l’Union internationale des savants musulmans (UISM).

Un discours ouvertement hostile à la souveraineté marocaine

Dans une intervention en 2020 consacrée à la «normalisation avec l’entité sioniste», Mohamed Hassan Ould Deddew a assimilé la reconnaissance par Washington de la souveraineté marocaine sur le Sahara à un «don d’un certificat de propriété pour un terrain sur la Lune», des propos massivement diffusés par les médias proches du régime algérien. Il a soutenu que «les États Unis ne possèdent pas le Sahara pour pouvoir en céder ou reconnaître la souveraineté.» Selon lui, la décision américaine serait «dénuée de toute portée juridique», tout comme l’est, selon ses propos, la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël et de l’annexion du plateau du Golan.

Une attaque contre le Maroc par l’un des protégés de la mouvance islamiste

Poursuivant ses diatribes, Mohamed Hassan Ould Deddew a raillé la diplomatie marocaine et ses démarches destinées «à abuser les esprits et à affaiblir la vigilance des peuples.» Issu de l’Union internationale des savants musulmans (UISM), organisation jadis présidée par Ahmed Raïssouni, ancien dirigeant du Mouvement unicité et réforme (MUR), l’aile religieuse du PJD, Mohamed Hassan Ould Deddew s’inscrit dans une ligne de pensée marquée par une hostilité manifeste à l’égard des positions marocaines. Ahmed Raïssouni, ancien président de l’UISM et ancien président du MUR, est une figure centrale de cette mouvance.

Le silence du PJD, face à une offense manifeste

Malgré la gravité des accusations portées contre la souveraineté nationale, le MUR et le PJD s’abstiennent de toute réaction. La même mouvance, pourtant prompte à défendre Mohamed Hassan Ould Deddew par le passé — notamment lors de la fermeture en 2018 par les autorités mauritaniennes du Centre de formation des oulémas de Nouakchott qu’il dirigeait —, s’illustre aujourd’hui par un silence que nombre d’observateurs jugent lourd de signification.

À l’époque, le MUR s’était insurgé contre les mesures prises par le gouvernement mauritanien, déplorant «les restrictions imposées à la diffusion du savoir et des valeurs de modération» et exigeant «la restitution de tous les droits légitimes permettant au centre de poursuivre son action éducative et scientifique.» Ce zèle semble pourtant faire défaut lorsque les attaques émanent de celui qu’elle soutenait avec tant d’ardeur.

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