Le représentant personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara, Staffan de Mistura, a affirmé que la résolution 2797 adoptée par le Conseil de sécurité «constitue un texte rédigé avec un soin extrême où chaque terme porte un message précis propre à ouvrir la voie à de véritables négociations sur l’avenir du conflit».
Selon lui, le document approuvé le 31 octobre «inclut des messages multiples qui, s’ils sont employés à bon escient, peuvent permettre d’engager un dialogue sérieux et fructueux sur l’issue de ce dossier». Il a ajouté que la résolution «fait explicitement référence à la souveraineté du Maroc, au mandat de l’ONU et à la nécessité d’un règlement convenu entre les acteurs en cause».
Vers un cadre de négociations élargi
M. de Mistura a insisté sur le fait que le texte mentionne «un véritable gouvernement autonome et non un simple cadre administratif local», traduisant selon lui «une ouverture à des propositions constructives susceptibles de mener à un règlement final accepté par toutes les parties». Il a précisé que la phase initiale pourrait «commencer par des discussions limitées pour s’élargir ensuite à un dialogue plus ouvert, le Conseil de sécurité ayant insisté sur l’absence de conditions préalables afin de surmonter les obstacles au lancement des négociations».
Le responsable onusien a souligné le mandat confié à son bureau et au secrétaire général, affirmant que la résolution «accorde un mandat clair non seulement pour faciliter les négociations, mais également pour les conduire activement, sur le fondement du plan d’autonomie, tout en restant ouvert à d’autres idées constructives». Il a par ailleurs relevé que la résolution prévoit le renouvellement du mandat de la Minurso, garantissant «la stabilité nécessaire pour accompagner les efforts politiques à venir».
Interrogé sur la suite de la démarche, M. de Mistura a indiqué que l’ONU «ne parlera au nom d’aucune partie», tout en précisant qu’un dialogue avec le Front Polisario sera engagé «dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle résolution, afin de préparer la reprise de négociations directes et sérieuses entre toutes les parties concernées», qui incluent l’Algérie et la Mauritanie.
Il a rappelé que le Conseil de sécurité avait adopté la résolution 2797 avec l’appui de onze de ses quinze membres, trois États s’abstenant – Russie, Chine et Pakistan – et l’Algérie ayant choisi de ne pas participer au vote.
M. de Mistura a enfin affirmé que les négociations «prendront pour base le plan marocain d’autonomie de 2007, en intégrant ultérieurement la proposition élargie du Maroc ainsi que les contributions du Front Polisario et d’autres idées pertinentes». Il a précisé que le texte «offre un cadre de travail pour les négociations, sans préjuger du résultat, lequel devra émerger de discussions menées de bonne foi», ajoutant que «l’engagement dans le dialogue ne signifie pas acceptation automatique de l’issue, mais la participation à celle-ci est essentielle».
Le représentant onusien a conclu en comparant l’ONU à un navire : «elle dispose de l’expertise nécessaire pour atteindre une destination sûre, mais cela exige des vents constants et puissants, c’est-à-dire un engagement sérieux d’un ou de plusieurs membres du Conseil de sécurité et au-delà».