La société canadienne Steadright Critical Minerals a annoncé, mardi 28 octobre, qu’elle étudiait les propositions de plusieurs entreprises spécialisées dans le forage afin de confirmer les teneurs historiques relevées sur le site minier de Goundafa, au Maroc, connu pour ses gisements polymétalliques de cuivre, de plomb, de zinc, d’argent et d’or.
Selon l’entreprise, «des sociétés de forage ont manifesté leur intérêt et leurs propositions sont actuellement examinées pour la mine historique de Goundafa, identifiée comme un gisement conceptuel de 6,62 millions de tonnes présentant des teneurs moyennes de 2,1 % en zinc, 1,8 % en plomb, entre 1,5 et 2,1 % en cuivre, et jusqu’à 3,5 g/t d’or dans certaines zones.»
Steadright prévoit d’engager ses opérations exploratoires dès décembre 2025 et au premier semestre 2026, par une approche graduelle et ciblée. La première phase comprendra des levés géologiques et structuraux, suivis de forages de reconnaissance destinés à vérifier les hypothèses sur les ressources potentielles du Vein I, situé à proximité des zones anciennement exploitées. Cette veine, exploitée entre 1926 et 1956, aurait produit, selon les rapports historiques, «près de 320 000 tonnes de minerai présentant des teneurs supérieures à 10 % et 400 g/t d’argent.»
Le programme de forage initial visera à établir une estimation de ressources à court terme dans le voisinage immédiat des accès miniers encore existants, que l’entreprise juge «potentiellement réutilisables avec un coût limité.» D’après l’étude des plans anciens, «l’exploitation s’effectuait par dérives horizontales et ouvertures verticales destinées à extraire le minerai vers la surface pour un traitement local.» La société souhaite «confirmer les estimations historiques et élaborer un rapport conforme à la norme canadienne NI 43-101.»
Une seconde phase combinerait cartographie, forage et études géophysiques afin de mieux délimiter les structures minéralisées du Vein I, du Vein IV et du Vein II bis, tant en extension latérale qu’en profondeur. Cette étape permettrait d’élargir la connaissance du gisement à l’échelle régionale, à la fois en surface et dans les niveaux souterrains accessibles.
Un potentiel géologique encore sous-évalué
Un rapport géologique daté de 2022 et rédigé par Omar Guillou pour le compte de CMS, détenteur de la concession, précise que «l’estimation actuelle se limite à 600 mètres verticaux accessibles entre la surface et les travaux les plus profonds» et que «les prolongements plus profonds, non inclus, pourraient s’étendre sur 800 mètres supplémentaires, atteignant ainsi 1 400 mètres de profondeur.»
Le même document indique que «les prolongements latéraux des Veins IV, V et VI ont été repérés en surface par tranchées et études géologiques ; ils présentent une continuité structurale avec les veines exploitées en profondeur, mais leur potentiel reste à confirmer par forage.» Ces volumes, exclus de l’estimation principale de 6,62 millions de tonnes, «représentent un potentiel additionnel significatif.»
Le rapport rappelle encore que «1,7 million de tonnes demeurent directement accessibles à travers les anciens travaux multi-niveaux, tels que décrits dans le rapport du BRPM de 1985» et que «les mesures récentes effectuées par fluorescence X à l’intérieur de la mine ont révélé des teneurs métalliques localement supérieures à celles des périodes d’exploitation historique.»
L’exploitation de la mine de Goundafa, ouverte en 1923, avait cessé en 1956, non pour des raisons économiques, mais «en raison des bouleversements consécutifs à l’indépendance du Maroc et du départ des techniciens spécialisés.» Les accès principaux ont depuis été condamnés pour des raisons de sécurité et de prévention du travail illégal, mais «leur réouverture pourrait être réalisée rapidement grâce à la coopération des propriétaires actuels.»
Développement parallèle du projet TitanBeach
Parallèlement, Steadright poursuit ses travaux sur le gisement de sables minéralisés TitanBeach, situé dans le Sud marocain. L’entreprise a annoncé qu’elle «rencontrerait à nouveau les autorités gouvernementales à la mi-novembre pour préparer les demandes d’autorisation minière et environnementale.» Ses géologues et ingénieurs ont déjà conduit une première phase d’exploration en septembre et octobre, avant un retour prévu sur le terrain en novembre. Le rapport d’évaluation économique préliminaire (PEA) précisera «les procédés de traitement envisageables et les configurations d’usine, dont les modules devraient être construits dans la province de Tan-Tan.»
Le président-directeur général de Steadright, Matt Lewis, a déclaré que «la ligne directrice de notre société repose sur l’idée que la meilleure manière de servir nos actionnaires consiste à acquérir des actifs proches d’une mise en production concrète et à atteindre le stade des revenus dans les plus brefs délais.» Il a ajouté être «satisfait de l’exécution des plans établis et confiant dans la capacité de l’équipe marocaine et des autorités à rendre ces projets possibles.»
Fondée en 2019, Steadright Critical Minerals Inc. se consacre à l’exploration de gisements de métaux critiques, principalement au Maroc. La société détient également le projet RAM, situé près de Port-Cartier (Québec), couvrant plus de 11 000 acres dans un complexe anorthositique réputé prometteur pour le nickel, le cuivre, le cobalt et les métaux précieux.