Le groupe chinois Tianqi Chengdu Materials (TCM, dit Tinci) a annoncé, vendredi 31 août, l’avancement de son implantation industrielle au Maroc destinée à produire des électrolytes et d’autres composants essentiels aux batteries lithium-ion, avec une entrée en fonction annoncée pour le premier semestre 2028, a appris Barlamane.com. L’entreprise indique que «le programme marocain de 150 000 tonnes d’électrolytes a achevé l’examen du terrain et les opérations préparatoires ; le lancement du chantier est prévu entre la fin de l’année 2025 et le premier trimestre 2026, pour une mise en service durant la première moitié de l’année 2028.»
Comme nous l’avions révélé en juillet, Tinci, spécialisée dans les composants chimiques pour batteries, a signé un accord d’investissement avec les autorités marocaines portant sur la création d’une unité de production d’électrolytes destinée à l’industrie des accumulateurs lithium-ion. L’investissement prévu s’élève à 280 millions de dollars (près de 2,77 milliards de dirhams), somme que le groupe entend consacrer à la construction et à l’exploitation de cette installation phare.
Un engagement contractuel sino-marocain d’envergure
Selon la société, «le groupe chinois de matériaux pour batteries Tinci projette d’entamer la fabrication d’électrolytes et d’autres matières premières au Maroc d’ici 2030.» Elle mentionne avoir conclu «un accord d’investissement avec le gouvernement marocain pour édifier une usine de 150 000 tonnes annuelles.» TCM rappelle que «ce projet, annoncé pour la première fois en 2023, sera mis en œuvre par la filiale Tinci Materials Jorf Lasfar SAS.» L’industriel chinois précise que «l’investissement, d’environ 280 millions de dollars, sera établi dans le parc industriel de Jorf Lasfar, dans la province d’El-Jadida, au sein de la région de Casablanca-Settat.» Il ajoute que «la période de construction devrait couvrir vingt-quatre mois, l’entreprise disposant néanmoins de cinq années à compter de la signature de l’accord pour mettre l’usine en exploitation.»
Capacités prévues, financements et obligations
S’agissant du cadre administratif, l’entreprise explique que «le Maroc apportera l’aide nécessaire sous forme notamment de subventions respectant la réglementation locale.» Elle précise toutefois que «le projet doit encore obtenir l’attribution définitive du terrain, ainsi que les autorisations de construction et d’exploitation, y compris l’évaluation environnementale.» Tinci souligne également que «le plan d’investissement extérieur devra recevoir l’approbation des autorités chinoises.»
Concernant les capacités techniques initialement dévoilées, la société chinoise avait signalé que «le projet visait alors une production annuelle totale de 300 000 tonnes de matériaux pour batteries lithium-ion, comprenant 150 000 tonnes d’électrolytes, 100 000 tonnes de lithium hexafluorophosphate (LiPF₆) et 50 000 tonnes de matériaux cathodiques LFP (phosphate de fer-lithium).» Elle ne confirme toutefois pas «si le site atteindra ultérieurement cette pleine capacité initialement envisagée.»
L’industriel avait ajouté que «l’accord prévoit la création d’un nombre d’emplois fixé contractuellement d’ici 2028.» Le royaume accordera «des avantages douaniers et fiscaux.» Cependant, précise-t-elle, «si Tinci ne respecte pas les engagements portant sur l’affectation du capital, la création d’emplois et le niveau de production, le Maroc pourra retirer son concours et demander le remboursement de tout soutien financier.»
Enfin, l’entreprise fait valoir que «l’implantation au Maroc, destinée à promouvoir l’industrialisation des électrolytes et autres matériaux pour batteries, permettra de répondre à la demande européenne.»