Le ministre indien de la défense Rajnath Singh effectuera du 21 au 23 septembre une visite officielle au Maroc où il présidera à Casablanca l’ouverture de la première usine de production de défense indienne hors du territoire national. Cette implantation, issue d’un partenariat conclu avec les Forces armées royales, marque une étape inédite dans la coopération militaire et industrielle entre Rabat et New Delhi.
C’est acté. Le ministre indien de la défense Rajnath Singh effectuera une visite officielle au Maroc du 21 au 23 septembre, au cours de laquelle il inaugurera à Casablanca la première implantation industrielle de défense indienne hors du territoire national, conçue en association avec les Forces armées royales (FAR). Selon un haut responsable du ministère indien de la défense, «M. Singh conduira une délégation afin de lancer l’usine de Tata Advanced Systems Limited (TASL), créée en partenariat avec les FAR». Cette structure, a-t-il précisé, «assemblera dans un premier temps des véhicules blindés Wheeled Armoured Platform 8×8 (WhAP 8×8) pour les forces marocaines, avant d’élargir sa production à d’autres marchés africains».
Les autorités indiennes estiment que «ce déplacement inaugure une nouvelle phase dans les relations de l’Inde avec l’Afrique dans le domaine de la défense». Elles ont rappelé les instruments de coopération déjà établis, tels que l’India–Africa Defence Dialogue (IADD), le Defence Ministers’ Conclave (IADMC) ou encore l’exercice naval Africa India Key Maritime Engagement (AIKEYME) conduit en avril.
Une convention d’investissement parrainée par l’armée marocaine
Le 27 septembre 2024, «l’ADN (défense nationale) et TASL, filiale du groupe Tata, ont conclu un partenariat stratégique pour la fabrication au Maroc du véhicule WhAP 8×8, au sein de l’usine TATA Advanced Systems Maroc (TASM)». Selon ce même document, «cet engagement illustre l’approfondissement des relations entre le Maroc et l’Inde, deux économies en essor qui intensifient leur coopération dans le domaine de la défense».
L’Administration de la défense nationale (ADN) du Maroc a indiqué, dans un communiqué, qu’en exécution des hautes directives royales, «le roi Mohammed VI, chef suprême et chef d’état-major général des Forces armées royales, a prescrit de doter les FAR de moyens modernes de mobilité terrestre, en garantissant souveraineté et autonomie nationales».
Le communiqué mentionne encore que «la convention d’investissement, assortie d’avantages financiers, fiscaux et douaniers, a été signée par les départements de la défense nationale, de l’intérieur, des finances, de l’industrie et de l’investissement, en présence de l’état-major des FAR et de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE)».
Un projet industriel structurant pour l’autonomie nationale
L’ADN souligne que «la convention a pour objet de satisfaire la demande intérieure mais aussi de répondre aux débouchés extérieurs, en cohérence avec l’objectif partagé par le Maroc et TASL de constituer un pôle régional de production de véhicules de défense et de consolider des partenariats Sud-Sud».
Le texte ajoute que «Rabat se place désormais parmi les centres émergents de production militaire et ouvre de nouvelles perspectives à l’investissement dans les secteurs de la défense et des hautes technologies». Selon la même source, «l’accord marque une étape dans l’édification d’une autonomie stratégique nationale, l’usine s’appuyant sur des sources d’approvisionnement locales et soutenant l’ensemble de l’écosystème industriel».
Il est également rappelé que «TASL, acteur reconnu à l’échelle mondiale, devient l’un des premiers groupes internationaux à investir dans le secteur de la défense au Maroc». Le communiqué précise encore que «le projet sera mené sur une durée maximale de trente-six mois, avec un taux d’intégration locale de 35 % au démarrage porté à 50 % à terme, et qu’il générera 90 emplois directs et 250 emplois indirects». Enfin, les services marocains affirment que «les perspectives offertes par ce programme reposent sur une demande croissante en véhicules de défense et sur un modèle de production intégré, fondé sur l’efficacité du tissu industriel local et sur la qualification de la main-d’œuvre nationale».