Un déficit hydrique de 61 % maintient le Maroc sous contrainte, observe Abdelouafi Laftit

Le ministre de l’intérieur Abdelouafi Laftit a fait état, mardi 5 novembre à Rabat, d’un déficit hydrique atteignant «61 % par rapport à la moyenne annuelle», soulignant que les précipitations enregistrées en 2025 n’ont pas suffi à résorber la tension sur les ressources en eau. Présentant le projet de budget de son département devant la Chambre des représentants, il a insisté sur la nécessité d’une action soutenue pour garantir l’alimentation en eau potable dans les zones vulnérables.

Programmes d’urgence et chantiers hydrauliques structurants

Le ministre a indiqué que le ministère de l’intérieur a supervisé «la mise en œuvre d’un programme complémentaire et urgent d’approvisionnement en eau potable dans les régions affectées par le stress hydrique», pour un montant global de 14,9 milliards de dirhams (MDH). Il a précisé que «12,2 milliards de dirhams ont été mobilisés entre 2022 et 2025, dont sept milliards provenant du budget de l’État et 4,5 milliards du budget du ministère de l’intérieur».

Évoquant les projets en cours ou déjà réalisés pour la période 2024-2025, Abdelouafi Laftit a fait savoir que «six grands ouvrages de transfert d’eau sont programmés depuis des stations de dessalement réparties sur six régions, pour un coût cumulé de 20,8 milliards de dirhams». Il a cité notamment «le deuxième tronçon de liaison entre les bassins du Loukkos et de Tanger, reliant le barrage Oued El Makhazine à celui de Dar Khroufa, avec une capacité annuelle de transfert de 100 millions de mètres cubes».

Barrages de proximité et renforcement de l’accès rural

Abdelouafi Laftit a mentionné «la signature d’une convention-cadre entre le ministère de l’intérieur et le ministère de l’équipement et de l’eau, prévoyant la programmation et la réalisation de 155 petits barrages, d’une capacité totale de 124 millions de mètres cubes, sur la période 2022-2027». Cette démarche s’accompagne, selon lui, «de la poursuite du raccordement des douars des provinces de Safi et de Youssoufia à des unités de dessalement».

Il a ajouté que «83 centres ruraux ont déjà été équipés pour assurer l’approvisionnement en eau potable, tandis que 10 532 douars en bénéficient et plus de 4 000 autres sont en cours d’équipement». Le dispositif comprend également «l’acquisition de 402 camions-citernes et de 4 272 réservoirs d’eau destinés au milieu rural».

Ces chiffres traduisent, selon le ministre, la rigueur d’une politique hydrique structurée autour de la gestion durable, de l’interconnexion régionale et de l’anticipation des pénuries, dans un contexte climatique où la rareté de l’eau devient un enjeu de sécurité nationale.

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