Visas France-Maroc : «c’est de pire en pire», le taux de refus des dossiers frôle désormais les 90 %

En matière de visa, l’appréciation positive de l’administration française frôlera bientôt le zéro. Selon nos sources, le taux de refus des dossiers frôle désormais les 90 %. «C’est de pire en pire», a-t-on commenté, ajoutant que les demandeurs marocains de visa sont très peu protégés contre les décisions arbitraires des consulats, qui peinent à motiver leur refus. «Avant, ils rejetaient une demande sur deux, mais maintenant, aucune lisibilité. Plusieurs ne semblent plus y croire et ne font point de demande», a-t-on déploré.

S’il n’y a pas de chiffres disponibles sur les recours contre les refus de visa, la demande de ce document représente depuis quelques mois, pour les postulants, une souffrance morale, un investissement incertain et une manne financière pour les pouvoirs publics français. «La volonté de Paris d’alléger les procédures d’obtention des visas et de faciliter la circulation entre les deux pays n’est que pure illusion», pointent nos sources.

D’après nos informations, cette situation a entraîné un fort sentiment d’incompréhension, même chez les agents consulaires, on parle même d’un «un sentiment d’abus de pouvoir», qui s’est installé, d’une «situation tendue, à peine tenable» et des critiques de plus en plus acerbes sur «une absence totale de transparence indigne d’un pays qui se dit démocratique».

Interrogé récemment par Le Monde sur la confusion autour de la politique de quotas, le consulat général de France à Rabat a indiqué qu’un «dialogue constant» se poursuivait avec le Maroc «en matière migratoire», des mots d’une vacuité insoutenable qui ont irrité les demandeurs déboutés. «Les arbitrages se font de manière assez opaque, avait observé un conseiller des Français de l’étranger de la zone interpellé par Le MondeCe qui est certain, c’est qu’une fois les visas accordés aux catégories préservées, comme les étudiants et les chauffeurs routiers, qui ont besoin de visas de circulation, la portion restante est très réduite.»

Au Maroc; le dispositif de réduction du nombre de visas délivrés par la France aux ressortissants du royaume est considéré comme une «punition collective». «Le visa pour la France, c’est comme s’offrir un ticket de loto. C’est payant mais le risque est énorme. Sauf qu’on a maintenant l’impression que c’est un business qui confine au chantage», déplore un postulant dont la demande a été refusée deux fois.

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